SAINT
THOMAS D'AQUIN, par G.-K. CHESTERTON « Luther brûla en public la Summa Theologica, et toutes les oeuvres de Saint Thomas d'Aquin. Il le fit au XVIe siècle, comme quelqu’un qui ne voulait pas qu’on sût que le treizième siècle — et je défie quiconque de prouver le contraire —, fut un siècle de progrès social : le Moyen-Âge avait grandement amélioré le statut de chacun. La Renaissance, en revanche, fut une reculade voulue par quelques rares intellectuels, qui se vautraient parmi les vieilles idoles antiques. « Chez Saint Thomas, le philosophe — le philosophe de la PHILOSOPHIA PERENNIS —, est resté fidèle à son premier amour — à son coup de foudre : il a reconnu du prime coup d'œil le caractère réel des choses : il a dissipé ensuite les doutes obsédants que suscite continuellement la nature de ces choses. « ...Ces évidences, le saint les passe et les repasse dans sa forte tête, tandis qu'il arpente le cloître à grands pas. Ce sont elles qui chevilleront les mille et mille joints de l'immense charpente élaborée par sa pensée, l'œuvre d'un homme réel et qui croit au réel. Ayant vu une pierre ou un bâton, la fleur puis la graine, il eût pu répéter avec non moins de conviction les paroles de l'Apôtre Paul après avoir été enlevé au septième ciel : « Je n'ai pas été désobéissant à la vision céleste. » « Aussi ai-je souligné, dès le début, l'humilité et la fidélité authentiquement chrétiennes qui corroborent son réalisme métaphysique : le bébé, le plus jeune esprit, l’esprit le plus informe perçoit l'Ens : « Ce qui est, EST ! » ; « rien ne peut à la fois être et ne point être. » Et la notion d'affirmation fait pénétrer avec elle, instantanément, la notion de contradiction. C’est toute la synthèse chrétienne. » Couverture : Saint Thomas d’Aquin par Raphaël, détail de la fresque sur plâtre : Dispute du Saint Sacrement. |
Catalogue par ordre alphabétique Livres anglais, allemand, espagnol et latin
|