DE
L'EGLISE GALLICANE DANS SON RAPPORT AVEC LE SAINT-SIEGE, par le comte Joseph de
MAISTRE
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20,5, 293 pages :
20 €
— Quelques uns savent peut-être que Bossuet était affligé d’un neveu homonyme, de vingt ans son cadet, prêtre également, mais de quelle sorte ! Ce neveu, rendu vain à porter un tel nom, s’autorisa, à la mort du grand prélat « à publier à Luxembourg La Défense des Quatre Articles de 1682. » Brouillon qu’il exhuma des tiroirs de son oncle. Bossuet la condamnait si fort, autant que Louis XIV, « qu’il avait expressément défendu qu’on l’insérât dans ses œuvres ». En quoi il respectait les commandements de deux papes qui avaient averti le roi que le « gallicanisme ne menaçait pas seulement le Saint-Siège, mais toute autorité. »
— La plaidoirie de Joseph de Maistre atteint au sublime lorsque la cause de Bossuet est presque désespérée (ch. VIII) ; et, pour nous faire mieux voir le grand malheur qui fait revers au Grand-Siècle, il peint l’insigne rouerie janséniste derrière le gallicanisme (Liv. I) qui prépara le lit de la Révolution. Napoléon reconnut en son temps ce succès hérésiarque : disant : « Avec le seul Second Article, je puis me passer du pape (p. 192) ». — Également on doit à de Maistre de défier sans peur le prestigieux Pascal, hôte de Port-Royal : presque aucune des citations « qui appuient Les Provinciales n’est exacte et s’il arrive qu’on la trouve dans Molina elle est interpolée. »
— Enfin nous pensons, en publiant ce livre, que nos lecteurs sont émus de l’éclipse qui nous cache l’Église visible. J. de Maistre était connu et toujours lu des grands antilibéraux du XIXème : Gougenot-des-Mousseaux, Mgr Gaume, Louis Veuillot, Claudio Janet, Mgr de Lassus ont fait confiance à son génie et à sa grande foi. Nous espérons que la sagacité du Savoyard aidera nos contemporains à lutter en eux-mêmes contre les ennemis intrinsèquement pervers qui ont usurpé presque tous les postes d’où l’on défendait la civilisation.
Couverture : portraits de Bossuet (1627-1704) et de Fénelon (1651-1715).