HISTOIRE DE SAINT VINCENT FERRIER, par le père FAGES
édition fac-simile, qualité 2, 2 volumes 14,5x20, 1026 pages  : 55 € les 2 volumes
Enrichie d’une carte et de nombreuses gravures

Pour raconter cette vie faite de prodiges, l’auteur a suivi le Saint pas à pas sur tous les chemins de l'Europe ; il a remué toutes les cendres, exhumé toutes les souvenirs, copié tous les Documents, interrogé toutes les traditions : non certes sans sélection, ni sans contrôle. Comme l'Espagnol soupçonneux fait tinter sur la table de marbre la pièce d'or qu'on lui présente, il a fallu vérifier tous les dires, parfois couper les ailes aux légendes et même démolir sans pitié des récits montés de toutes pièces. Mais le devoir de l'historien ne se borne pas aux exigences de la critique. En histoire, a-t-on dit, il n'y a d'intéressant que les âmes. En voyant l'homme agir, l’auteur ira jusqu'à l'âme. Et ce n'est pas seulement d'une âme qu'il s'agit ici, mais d'un saint, c'est à dire d'un homme qui a fini par substituer à son infirmité la force de Dieu.

« C'est vrai que cette histoire semble un défi constant à la raison humaine : qu'y faire ? il suffit de l'écrire loyalement. Ce serait bien en vain d'ailleurs que je tenterais de réduire mon Héros aux proportions communes. Quand on aura épuisé toutes les atténuations, tous les artifices de langage, toutes les sourdines, on ne s'en trouvera pas moins en face d'une vie faite de prodiges ; et pour vouloir éviter ou estomper à outrance le surnaturel, on tombera dans des difficultés et des inconséquences plus fortes que les faits de surnature.

Et là n'est pas son seul attrait. — Par l'importance des évènements auxquels il fût mêlé, par les problèmes que soulève sa mission extraordinaire, par sa vie même dont la trame est le merveilleux, ce Saint est sans pair dans l'Histoire. Il orienta le mouvement des peuples à une époque de transition majeure où l'humanité semblait déplacer l'axe de ses destinées. Debout comme un phare à l'apogée des âges croyants, il éclaire le passé, et plus encore l'avenir, c'est vers nous qu'il regarde ; il inaugure le grand courant qui nous emporte, il clôt le moyen âge.

Politique de premier ordre, créateur de l'une des plus fécondes unités nationales, prophète de la fin des temps, il arrive à point dans un siècle où tout est remis en question, où les bases de la société gisent arrachées, véritable image des chaos ; où, Prométhée impénitent, l'esprit humain ne recule devant aucun attentat, accélérant comme à plaisir le cataclysme final.

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Couverture : Saint Vincent Ferrier, « Il semait les miracles sous ses pas. »