L'ANGELUS, par Mgr GAUME

Édition entièrement recomposée, qualité 3, 231 page, 14,5 x 20 : 15 €

LIRE UN EXTRAIT

L'excellent jeune homme à qui furent adressées, il y a dix ans, les lettres sur le Signe de la Croix, et plus tard sur l'Eau Bénite, m'en demande aujourd'hui sur l'Angelus.

Loin de se modérer avec l'âge, sa curiosité devient de plus en plus vive. C'est, du reste, le caractère du vrai savant : plus il sait, plus il veut savoir.

Comme les vrais savants sont presque aussi rares que les cygnes noirs, il importe plus que jamais de seconder ceux qui travaillent à le devenir, surtout dans l'ordre religieux[1].

On l'a dit, et rien n'est plus vrai : Un peu de science éloigne de la religion, beaucoup de science y ramène. L'ignorance et le mensonge sont les ennemis nés du christianisme. Pour lui vouer foi et amour, il suffit de le connaître. Son histoire est son apologie. Présentées sous leur vrai jour, toutes ses oeuvres se justifient d'elles-mêmes : Judicia Domini vera, justificata in semetipsa[2].

Puisse ce très-modeste opuscule en être une nouvelle preuve

Toutefois, satisfaire la louable curiosité d'un jeune savant, n'est pas l'unique but de ces lettres. On peut s'en douter au titre seul de notre correspondance : L'Angelus au dix-neuvième siècle.

Ce titre est justifié par l'étude des questions suivantes : quelle place tient l'Angelus au dix-neuvième siècle ? y est-il connu ? y est-il récité ? Importe-t-il beaucoup au dix-neuvième siècle de le connaître et de le réciter ? Comment en conserver ou en rétablir la pratique ?

De l'examen de ces différents points d'histoire religieuse et sociale ressortira, nous osons l'espérer, l'à-propos de notre travail. Il demeurera bien établi que la récitation de l'Angelus, au dix-neuvième siècle, est à l'ordre du jour.

D'une part, elle est une protestation publique et journalière contre le naturalisme, qui nous dégrade et nous conduit à la barbarie. D'autre part, elle entre plus que jamais dans le mouvement prodigieux, qui, depuis quelques années, pousse le monde catholique aux pieds de l'auguste Vierge, dont l'éternelle mission est d'écraser la tête du serpent.

Si Dieu daigne la bénir, cette troisième correspondance, complément des deux précédentes, contribuera, nous l'espérons, à remettre en honneur les trois pratiques séculaires qui, à raison de leur fréquent usage, sont comme la respiration surnaturelle de l'humanité : le Signe de la Croix l'Eau Bénite et l'Angelus.

C'est la seule récompense que nous ambitionnons.


[1] Composé de trente et une lettres, l'Angelus peut servir de lecture pour le mois de Marie.

[2] Ps. XVIII, 10.