L'ILLUSION LIBERALE, par Louis VEUILLOT
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20, 95 pages  :
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L’hérésie moderniste – « l’égout collecteur de toutes les hérésies » – n’est pas encore installée, mais Louis Veuillot la pressent dans l’œuvre de l’impénitent Lamennais* :

— « Le catholique libéral n'est ni catholique ni libéral. Je veux dire par là, sans douter encore de sa sincérité, qu'il n'a pas plus la notion vraie de la liberté que la notion vraie de l'Église. Catholique libéral tant qu'il voudra ! Il porte un caractère plus connu, et tous ses traits font également reconnaître un personnage trop ancien et trop fréquent dans l'histoire de l'Église : sectaire, voilà son vrai nom.

— « Cet ennemi n'est pas à dédaigner, quoi qu'il ne soit approvisionné que de chimères. Il y a des chimères que la raison ne doit pas affronter toute seule ; elle serait battue, non par les chimères, mais par la complicité des âmes.

Les âmes sont malades, et d'une terrible maladie : la fatigue et la terreur de la vérité ! Dans les âmes encore chrétiennes, cette maladie se manifeste par une absence d'horreur pour l'hérésie, par une continuelle complaisance envers l'erreur, par un certain goût des pièges qu'elle tend, souvent par une honteuse ardeur à s'y laisser prendre. Le mal n'est pas d'aujourd'hui, il tient au cœur de l'homme. « J'aimais à être pris », dit saint Augustin. Le P. Faber en a décrit la physionomie politique au temps présent : « La sirène libérale cache sa queue de poisson, montre son visage fleuri, et tient la croix à la main ». Elle attire aisément sur le bord de l'abîme; elle séduit les yeux, la raison, le cœur. Si la foi ferme, c'est-à-dire obéissante, ne nous garde pas, nous sommes pris. Il faut soigneusement veiller à rester tout un, pour ne pas bientôt se trouver tout autre.

* Son frère, Jean-Marie, était si malheureux de le voir se perdre son  âme malgré ses prières et se objurgations qu’il dévoua sa vie entière à l’Église, demandant la miséricorde divine. A cette fin il fonda la Congrégation des Frères de l’Instruction chrétienne, très vivante jusqu’au concile.

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Couverture : au centre, portrait de Félicité de Lamennais.