LA
CHAÎNE D'OR, par Saint Thomas d'Aquin
édition recomposée, qualité 3, 4 volumes 285x20,5, 1638 pages :
147,70 €
Explication suivie des quatre Évangiles par
le docteur angélique Saint Thomas d’Aquin
composée des interprètes grecs et latins, et surtout des ss. Pères,
admirablement coordonnés et enchaînés, de manière à ne former qu’un seul texte
suivi et appelé à juste titre la Chaîne d'Or.
Édition où le texte corrigé par le P. Nicolaï a été revu avec le plus grand soin
sur les textes originaux grecs et latins. Traduction nouvelle par M. l'abbé J.M.
Peronne Chanoine titulaire de l’Eglise de Soissons, ancien professeur d’Écriture
sainte et d’éloquence sacrée.
Au très-vénérable Père en
Jésus-Christ
LE SEIGNEUR ANNIBAL
CARDINAL PRÊTRE DE LA BASILIQUE DES DOUZE APÔTRES
Le Frère Thomas d’Aquin, de l’ordre des Frères Prêcheurs,
tout à lui.
Le souverain auteur de toutes choses, Dieu, qui a tout créé par la seule
inspiration de sa bonté, a donné à toute créature l’amour naturel du bien, afin
qu’au moment où elle aime et recherche naturellement le bien qui lui est propre,
on la voie par un retour admirable revenir à son auteur. Mais la créature
raisonnable l’emporte sur les autres en ce qu’elle peut contempler par la
sagesse la source universelle de tout bien, et y puiser avec suavité par l’amour
de la charité. De là vient qu’au jugement de la saine raison, le don de la
sagesse, qui nous conduit à la source même de toute bonté, doit être préféré à
tous les autres biens. C’est cette sagesse qui n’engendre pas le dégoût ; celui
qui s’en nourrit a encore faim, celui qui la boit ne cesse d’avoir soif. C’est
elle qui est si opposée au péché, que ceux qui agissent d’après ses inspirations
n’y tombent jamais. C’est elle qui donne à ses ministres des fruits vraiment
impérissables, car ceux qui la manifestent aux hommes reçoivent comme récompense
la vie éternelle. Elle est supérieure à toutes les voluptés par sa douceur, aux
trônes et aux royaumes par sa sécurité, à toutes les richesses par les avantages
qu’elle procure. Après avoir goûté le charme de ses faveurs, j’ai essayé, en
recueillant les pensées des saints docteurs, de donner une exposition de cette
sagesse évangélique qui, avant tous les siècles, était cachée dans les
mystérieuses profondeurs de l’éternité, et qui a été produite au jour par la
sagesse incarnée. J’avais d’abord été invité à ce travail par l’ordre d’Urbain
IV, d’heureuse mémoire ; mais comme après la mort de ce pontife il me restait
encore à expliquer les trois Évangiles, de saint Marc, de saint Luc et de saint
Jean, je n’ai pas voulu que la négligence laissât inachevé un ouvrage qu’avait
commencé l’obéissance ; je me suis donc appliqué avec le soin le plus scrupuleux
à compléter l’exposition des quatre Évangiles, en suivant le même plan dans les
citations des saints docteurs, que j’ai toujours fait précéder de leurs noms.
Pour rendre cette exposition de la doctrine des saints interprètes plus complète
et plus suivie, j’ai fait traduire en latin un grand nombre de passages des
Pères qui ont écrit en grec, et je les ai entremêlés avec ceux des auteurs
latins, en ayant toujours soin de placer leurs noms en tête de chaque citation.
Et comme il est de toute convenance que les prémices des fruits de nos travaux
soient offertes aux prêtres, j’ai cru de mon devoir d’offrir cette exposition de
l’Évangile, fruit de mon travail, au prêtre de la basilique des douze apôtres.
Daignez l’agréer comme un hommage dû à votre autorité, et en même temps que
votre science éminente le soumettra à son jugement, que votre vieille amitié y
voie un témoignage de ma sincère affection.