LE GALLICANISME ET LE JANSÉNISME COMPARÉS, depuis 1682 jusqu'à nos jours (1870), par M. l'abbé PLANTÉ (BONAVENTURE)
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20,5, 462 pages  :
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L’ouvrage que nous présentons ici est un instrument pour la réflexion sur le temps présent ; c’est aussi un indispensable complément à la grande Histoire de l’Église de Darras ; on pourra lire également ; Du Jansénisme à Vatican II*.

— C’étaient (1793) les tragiques prodromes de Vatican II. Comment des évêques de ce temps-là et d’aujourd’hui — s’ils n’eussent déjà été apostats —, ont-ils pu croire que la Liberté, l’Égalité, la Fraternité posaient des problèmes théologiques, voire métaphysiques ? Dieu a donné à l’homme de disposer d’une volonté ; et dès lors aucune cause matérielle n’est cause réelle de quoi que ce soit ; le thomisme avait résolu l’affaire depuis sept siècles. Il fallait étudier, mais d’abord lire Saint Thomas. Il fallait aller à lui.

— Le Gallicanisme aidé du Jansénisme aboutissait logiquement — Révolution de 89 ou non — à ceci que le pape n’était plus que « l’Évêque de Rome », tandis que l’État pouvait légiférer en matière de culte, de justice comme de morale :

— « Avec le nouveau Code Civil (de Napoléon) le nombre des divorces s'éleva, dit-on, à un tiers des mariages, et au bout de quatre ans, toujours à Paris, on en comptait vingt mille ! Tout cela était logique. Puisque l'État réservait à lui seul —au nom du bonheur et de la sécurité du peuple — le droit de statuer sur l’institution du mariage, il avait bien le droit d'autoriser le divorce. L’État fit tomber notre nation, la plus civilisée du monde, dans un véritable état de barbarie. »

— « Le troisième fait relatif à l'Église schismatique, le voici : le 7 novembre 1793, un évêque se présente à la Convention ; il est précédé d'une députation ; une voix se fait entendre pour dire : « L'évêque de Paris, et plusieurs autres prêtres, conduits par la raison, viennent se dépouiller ici du caractère que leur avait imprimé la « superstition »... Aujourd'hui (1793) il ne doit plus y avoir d'autre culte « public et national » que celui de la Liberté et de la sainte Égalité, puisque le souverain le veut (p. 189). »

*Éd. Saint-Remi.

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Couverture : David en prière, École de Namur, XIIIème s., détail.