LE
PARFUM DE ROME, par Louis VEUILLOT
édition fac-simile, qualité 2, 2 volumes 14,5x20, 1021 pages :
60 €
— « Les deux tomes du Parfum de Rome sont des chefs-d’œuvre de la langue française ; il faut les recommander aux professeurs et aux écoliers pour l’art du peintre qui peint avec des mots ; disons mieux, avec le Verbe. A quoi s’ajoute la ferveur d’un de ces voyageurs qui vous guident dans leur Italie et dans Rome ; qui nous les font visiter comme notre terre natale ; car Rome est bel et bien la terre natale du catholique. La tristesse qui empreint certaines pages les rend plus belles encore, car est faite d’amour filial lorsqu’il la décrit attaquée et en voie d’être occupée. Voici quelques lignes du grand Veuillot :
— « Notre pensée vola vers le Latran (p. 101), où Constantin, vainqueur de Maxence, installa dans son propre palais, comme maître de Rome, le successeur immédiat du Pape saint Marcel. La glorieuse inscription de l'Église mère retentissait en nous. Elle attestait ce que le captif de Maxence avait proclamé du sein de l'infecte prison où l'imbécillité de la force espérait le vaincre.
—« Rome, Rome, 0h ! nom de mystère (Préface). Dès que ce mot s'est élevé sur les nations, nulle voix ne l'a prononcé sans haine ou sans amour, et l'on ne sait qui l'a emporté de l'ardeur de la haine ou de l'ardeur de l'amour. Quand la vanité de l'esprit moderne se targue de tout concilier, la haine et l'amour de Rome poursuivent leur vieux combat, plus brutal que jamais…
— « La haine fait couler le sang (Ibid.) ; l'amour est inépuisable ; le combat ne finira qu'au seuil de l'éternité, où triomphera l'amour. Jusqu'à lors la haine paraîtra victorieuse, et cependant elle est déjà vaincue. La défaite de la haine, c'est de durer, c'est de poursuivre en vain cette victoire de la mort qui la délivrerait aussi d'elle-même. Rome vivra ; ses ennemis ne seront point soulagés du poids de sa gloire. »
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Couverture : Portrait de L. Veuillot vers 1875, Saint Pierre (Masaccio, détail).