LES DÉMOCRATES CHRÉTIENS ET LE MODERNISME, par M. l'abbé Emmanuel BARBIER
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20, 432 pages  : 25 € 

— Si la méthode d’infiltration du Modernisme est calquée sur celle du Jansénisme (faire semblant d’être dans l’Église mieux que l’Église), son arsenal contre l’Encylique Pascendi Dominici gregis (1907) est fourni par la « philosophie allemande », particulièrement celle de Kant. Mais est-ce bien une philosophie ? puisqu’à l’inspection elle n’est autre chose qu’une longue suite de paralogismes qui ne résistent à l’analyse. C’est ce que démontre l’abbé Barbier :

— « La source des erreurs modernistes, c'est le Kantisme. C'est Kant qui a cru élever une cloison étanche séparant la foi de la raison, la science de la conscience, le théologien du savant, le chrétien du citoyen, et 1'État de la religion ; c'est lui qui a poussé les déductions des principes de la Réforme jusqu'à exclure l'absolu en tout ordre de connaissances. Kant n’a-t-il pas comme les Modernistes décrété « l’impossibilité de toute métaphysique possible » ?

— « Si des conclusions nécessaires, en partant de certains principes, doivent s'imposer à l'esprit humain, Kant demande si cette nécessité ne viendrait pas de la structure même de l'esprit. En sorte que, si l'on donne, pour preuve des propositions métaphysiques, la nécessité logique, c'est cette nécessité même qui suffit à rendre suspecte la légitimité de la conclusion. »

— « Or, c'est là une hypothèse qui n'est pas seulement paradoxale, mais qui est philosophiquement inadmissible.

— « En effet, pour atteindre la vérité dans l'ordre intellectuel, l'homme ne peut se servir que du seul instrument, que du seul organe mis à sa disposition par la nature. Cet instrument, et cet organe, c'est la raison. Lorsque Kant vient nier la valeur de cet instrument, fait-il autre chose que se suicider intellectuellement, et, par là même, se mettre dans l'absolue impossibilité d'établir ou de démontrer quoi que ce soit ? » (221, sq.)

Couverture : portrait de Saint Pie X.