LES
PELERINAGES DE SUISSE, par Louis VEUILLOT
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20, 391 pages : 25
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Ceci est un pieux journal de voyage bien fait pour nous redonner l’espérance en cette époque de tornade sur les papys chrétiens où les fidèles se croient vaincus et n’osent plus se signer : Il ne peut, dit Veuillot, y avoir de nations indépendantes que sous le christianisme, et c'est la Croix qui, mieux que la bravoure des peuples, protège leur liberté.
— « Quel pays plus propre (que la Suisse) à faire naître des réflexions profondes sur tout ce qui intéresse et les hommes et les sociétés ! Par quel moyen s'est discipliné ce peuple sauvage ? Comment, dans sa pauvreté, garde-t-il si longtemps de si fières vertus ? Il nous semble que la plupart des voyageurs s'en occupent mal, ou ne s'en occupent pas.
— « Certes, nous ne prétendons point répondre à tant de graves questions; nous ne l'entreprendrons même pas. Mais, pèlerin catholique, nous arrêtant sur notre route devant toutes les églises, et priant devant toutes les croix, force nous a bien été de soulever quelquefois ces problèmes, et, sous le voile des temps qui les couvre, de voir toujours la religion.
— « C'est la religion catholique, ce sont ses ministres qui formèrent cette Suisse des vieux âges, dont le noble caractère est une des gloires de l'humanité. Des moines attirés au sein des montagnes par cette passion de la retraite qui poussa tant de chrétiens dans les solitudes, y furent des agents d'une civilisation pieuse et naïve ; ils bâtirent les premières maisons, cultivèrent les premiers champs, formèrent les premières agrégations sociales et les premiers héros de ce pays, sorti inculte et sauvage de la domination des Romains ; car, malgré l'air des montagnes, les Helvétiens, subjugués par les armées de César, s'étaient pliés à cette autorité que la mystérieuse destinée de Rome devait étendre sur le monde entier, afin de préparer les voies à un pouvoir plus grand que le sien.
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Couverture : Jean Fouquet : Le pèlerinage d’Einselden.