LES
SOIREES DE SAINT-PETERSBOURG, par le comte Joseph de MAISTRE
édition recomposée, qualité 3, 1 volume 14,5x20, 446 pages : 27
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— «Les Soirées de Saint-Pétersbourg sont pour nous tous — j’espère être cru — un manuel de philosophie où sont traités tous les grands thèmes de la connaissance, par un maître merveilleux, c’est-à-dire capable de nous faire comprendre et aimer les penseurs plus vastes et plus difficiles qui l’ont précédé : Saint Thomas, Saint Augustin et leurs devanciers païens, Aristote, Platon, les Stoïciens qui nous manquent tant aujourd’hui. Le comte de Maistre, dans sa lointaine retraite (j’allais dire « ermitage », qu’on me pardonne) les a toujours étudiés et chéris.
— Nous vivons au siècle le plus sot peut-être de l’histoire du monde, dans le pays rendu le plus stupide qu’on puisse imaginer. Le signe auquel on reconnaît la sottise humaine — signe infaillible entre tous — est l’orgueilleuse impiété. Elle entraîne l’immodestie et l’arrogance. Ni l’une ni l’autre ne font défaut en ces jours de chagrin… et de grande espérance.
— « Les symptômes de mort – écrit l’éditeur de 1860 – parurent au quinzième siècle : revenant à l’antique orgueil qu'on avait cru pour jamais guéri par la foi, l’homme osa réduire la raison humaine à son squelette, bientôt à son cadavre.
— « Dieu et la Vérité sont une même chose ; d'où il faut conclure que toute vérité que l'intelligence humaine est capable de recevoir lui vient de Dieu ; que sans lui elle ne connaîtrait aucune vérité, et qu'il a accordé aux hommes, suivant les temps et les circonstances, toutes les vérités qui leur étaient nécessaires. De cette impuissance de l'homme et de cette bonté de Dieu — Sa Providence — découlent encore la nécessité d'une tradition universelle dont on retrouve en effet les vestiges plus ou moins effacés chez tous les peuples du monde, selon que l'orgueil de leur esprit et la corruption de leur cœur les ont plus ou moins écartés de la source de toute lumière : car l'erreur vient de l'homme comme la vérité vient de Dieu ; et s'il ne crie vers Dieu, l'homme demeure à jamais assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. »
A. Saugera.
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Couverture : J. de Maistre ; le Palais de l’Ermitage.