SAINT FRANCOIS D'ASSISE, par G. K. CHESTERTON
édition fac-simile, qualité 2, 1 volume 14,5x20, 248 pages  :
17 € 

Ce petit livre sur le Poverello, on le remarquera, Chesterton l’a composé en Britannique écrivant pour des Britanniques ; les Français d’aujourd’hui ne s’y retrouveront peut-être qu’avec peine : au milieu des Shelley, des Keats, des Wordsworth, des Chaucer, des Shakespeare et des Matthew Arnold ! mais — qu’on nous croie — il n’y a rien à dire de mieux à propos de Saint François, homme de Dieu, plus que véritable, donc légendaire :  Saint François est le saint qui aimait Dieu si fort qu’il aima toutes ses créatures. « Parfait démocrate selon le Verbe Incarné,  ayant la démagogie en aversion », écrit Chesterton….

— « Il parvint au quartier général des Croisés, devant la ville de Damiette assiégée, et, de là, s'avança à sa manière rapide et solitaire en quête du quartier général des Sarrasins. Il réussit à obtenir une entrevue avec le Sultan ; il offrit de se jeter dans le feu, en manière d'épreuve divine, mettant les musulmans au défi d'en faire autant. Il est absolument certain qu'il l'eût fait sur-le-champ. En vérité se jeter dans le feu était à peine plus téméraire que se jeter parmi les armes et instruments de torture d'une horde de Mahométans fanatiques en leur demandant d'abjurer Mahomet.

— « La légende dit plus loin que les Muftis mahométans accueillirent assez fraîchement l'idée de ce concours et que l'un d'eux, même, se retira discrètement tandis qu'on en discutait ; ce qui ne serait pas non plus sans vraisemblance. Mais quelle qu'en ait été la raison, François s'en retourna évidemment aussi librement qu'il était venu.

— « Il y a quelque chose de tellement vrai dans ce que dit le narrateur qu'une impression obscure se produisit sur le Sultan, et qu'il la présente même comme une sorte de conversion secrète. Il y a peut-être quelque chose de vrai dans cette opinion que le saint homme fut inconsciemment protégé parmi ces Orientaux à demi barbares par le halo de sainteté. »

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Couverture : Giotto,  Fresques de la Basilique Saint-François à Assise : Saint François donnant son manteau (1296) ; détail.