THEOLOGIE MORALE, par Son Excel. le Cardinal GOUSSET
édition fac simile, qualité 2, 2 volume 14,5x20, 1280 pages : 54
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— « L'ignorance, en morale, rappelle le cardinal, est un défaut de science ou d'instruction en matière d'obligations. L'instruction n'est pas nécessaire à tous au même degré; elle doit varier suivant la position qu'on occupe dans la société. Un simple citoyen, un simple fidèle n'est pas obligé d'en savoir autant qu'un magistrat, que le prêtre, dont les lèvres sont dépositaires de la science. Mais il est des obligations dont la connaissance est nécessaire à tous. « Omnes, dit saint Thomas, communiter scire tenentur ea quæ sunt fidei et universalia juris præcepta; singuli autem quæ ad eorum statum vel officium spectant ». (I, p. 8)
— « On distingue plusieurs espèces d'ignorances : l'ignorance de droit et l'ignorance de fait; l'ignorance invincible et l'ignorance vincible; l'ignorance crasse et l'ignorance affectée. L'ignorance de droit est celle qui a pour objet la loi ou l'extension de la loi, soit qu'il s'agisse d'une loi divine, naturelle ou positive; soit qu'il s'agisse d'une loi humaine, ecclésiastique ou civile. L'ignorance de fait est ainsi appelée, parce qu'elle tombe sur un fait particulier, ou sur quelques circonstances de ce fait. On ignore si le mariage entre parents est prohibé jusqu'au quatrième degré ; c'est une ignorance de droit. Si au contraire on ignore que telle ou telle personne est parente à une autre à un degré prohibé, c'est une ignorance de fait, etc. » Est-ce que cela ne nous touche pas aujourd’hui ? Aujourd’hui où les clercs eux-mêmes ne savent dire qui est sacré, ordonné, élevé au siège apostolique ? Quelle ignorance ! Quelle ignorance que celle qui est déjà ignorance de fait chez un clerc catholique !
— « Nos actions sont bonnes ou mauvaises, suivant qu'elles sont conformes ou contraires à la droite raison, à l'ordre moral, aux lois qui résultent des rapports de la créature avec le Créateur, de l'homme avec ses semblables, d'un inférieur avec ceux qui sont dépositaires du pouvoir ou de l'autorité. La moralité d'un acte consiste donc dans sa conformité à la loi qui en est la règle. « Bonitas moralis actus humani consistit in quadam conformitate et convenientia actus liberi cum recta ratione et lege, ita ut ille actus dicatur bonus qui est conformis legi et rationi ». (ibid. p. 14)
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Couverture : Le cardinal Gousset aux champs, entouré de ses chers Rémois