Le
site
www.liberte.politique.com, contrairement à la liberté qu'il
revendique, nous a refusé le droit de réponse à la critique du
professeur Antoine Gazeaud de l'ouvrage de Mona Mikaël "Harry Potter"
et "l'Ordre de Ténèbres", que nous publions depuis aout 2007.
Vous trouverez l'article que nous contestons ici :
critique du professeur Antoine Gazeaud
Nous publions cette page internet pour rétablir la vérité.
Réponse de Mona
Mikaël à M. Antoine Gazeaud, professeur de philosophie à l’Institut
catholique de Toulouse
VOIR AUSSI LA 2e REPONSE A M. BESSON
23 août 2011
Monsieur le
professeur,
Votre
critique de mon livre Harry Potter et l’Ordre des Ténèbres ne
manque pas de pertinence sur quelques points mineurs. Mais vous suggérez
que, dans son ensemble, l’ouvrage manque de rigueur, de précision, de
cohérence.
Si tel était le cas, comment expliquer qu’aucun prêtre,
diacre, moine, religieux, enseignant, médecin, psychologue, journaliste
et même – mais oui ! - professeur de philosophie, qui appuie cet
ouvrage, ne se soit arrêté à ce que vous déplorez ? Ces gens, parmi
lesquels il y a beaucoup d’intellectuels aussi titrés que vous-même,
seraient-ils dans l’erreur depuis plus de quatre ans ? Et Don Amorth, le
célèbre exorciste auteur de livres bombes et grand dénonciateur de Harry
Potter, aurait-il, lui aussi, manqué de discernement en jugeant mon
travail « complet et nécessaire » ?
Vos critiques,
cependant, ont deux mérites réels : celles qui sont fondées me
rassurent, car un travail aussi volumineux qui serait sans défaut
constituerait un miracle de perfection auquel je ne prétends pas
seulement avoir songé et qui, de toute façon, ne s’atteint pas en ce
monde. En outre, elles donnent un bon échantillon de votre approche à
vous, utilement complété par vos autres écrits. Votre position en faveur
de Potter, évidente dans votre article Choisis ton bonheur et
dans votre collaboration à ceux de M. Besson[1],
va bien évidemment à l’encontre de la mienne, qui demeure aussi celle de
très nombreux croyants.
* * *
Réponse aux critiques
Voici, pour
commencer, un bref extrait que vous n’avez pas dû remarquer dans
l’introduction de mon livre, sous la rubrique Qualité de lecture :
La lecture
« butinée » - un paragraphe ici et là - est à déconseiller, car elle
brise l’enchaînement et la perspective si nécessaires à une bonne saisie
du problème. En outre, elle ne donne qu’une impression
impropre à fonder une opinion solide, et se prête aux pires
mélanges, qui conduisent fatalement à de fausses conclusions… C’est
comme vouloir régler un problème épineux quand il nous manque seulement
la moitié des données ! Enfin, on ne peut attendre que des fruits
acides d’une lecture impatiente, méfiante ou malveillante.
C’est pourquoi une attitude ouverte de la part du lecteur a toute
son importance.
1)
« Ainsi la position de l’auteur sur l’Internet est ferme – et on peut la
comprendre :
‘ Quant à l’Internet, ce grand champ d’épandage ouvert à tous les
vents, n’en parlons même pas ! ’ Si l’Internet n’est pas
fiable en général, alors il ne faut pas s’y fier. Il y a là un manque de
cohérence qui étonne. »
Lecture hors
contexte.
Si vous aviez lu dans
son cadre cette phrase qui, d’après vous, dénote un manque de cohérence,
vous auriez constaté que la mention de l’Internet n’y est pas générale
comme vous l’avez comprise, mais qu’elle concerne surtout la vente
incontrôlée de livres d’occultisme sur l’espace virtuel :
Cependant, si les
sectes sérieuses ne recrutent que des sujets majeurs pour éviter d’avoir
des ennuis juridiques, les ouvrages d’occultisme en vente libre visent
très précisément un LECTORAT MINEUR. Quant à l’Internet, ce grand
champ d’épandage ouvert à tous les vents, nous n’en parlerons même pas !
Parmi les titres les plus vendus sur le continent américain, citons le
Teen Book of Shadows (le livre des ombres pour ados) de Patricia
Telesco et le Grimoire de l’Apprenti Sorcier (avec son
complément) d’Oberon Zell-Ravenheart. Ce dernier sera abondamment cité,
car il tient une école de magie virtuelle, la Grey School of Wizardry,
et propose aux jeunes un cours de sorcellerie complet comme celui
d’Harry Potter dans son école.
Donc, bravo pour le
respect du contexte, que vous prêchez hautement sans pourtant
l’appliquer. D’ailleurs, même une lecture générale détachée du contexte
resterait cohérente, l’Internet étant vraiment un grand champ d’épandage
ouvert à tous les vents, c’est-à-dire également à des
vents purifiants, sans quoi nous serions tous déjà morts
d’asphyxie !
Je reconnais pourtant
avoir été trompée, comme d’autres, par le site satirique The Onion,
avec pour seule excuse le fait que j’ignorais à l’époque (2003-2004)
l’orientation de ce site. Il convient, cependant, à tout critique
sérieux d’user avec prudence des pouvoirs dissolvants de la moquerie,
car il arrive souvent – juste retour, Monsieur, des choses d’ici-bas -
que ce que l’on croyait faux s’avère juste en fin de compte. Quant à
www.thisislondon.co.uk
qui figure dans mon livre mais n’est plus sur le Net, je ne suis
vraiment pour rien dans cette disparition. L’article cité date de 2000
et vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le Professeur, que les sites
« déménagent » parfois sans laisser de trace et que les morts virtuelles
sont désormais fréquentes. Il faudra tenir compte de ces données utiles
la prochaine fois que vous accuserez quelqu’un d’imprécision.
2.
On
est alors surpris de l’habitude prise par Mme Mikaël d’isoler, dans les
romans critiqués, des fragments de dialogues ou de descriptions sans les
situer dans l’intrigue ni préciser qui est le locuteur. On est surtout
surpris de trouver à la page 24 un propos lourd de conséquences pour
Harry Potter : « Ces
livres sont formidables ! s’extasiait la grande prêtresse de la Wicca,
Phyllis Curott, présidente émérite du Covenant of the Goddess. Les
sorciers y sont amicaux et bons. Ils nous présentent sous un jour
positif et pourraient modifier le regard négatif que l’on porte sur
nous.
[3]
» Le contexte de cette citation permet de dénoncer une supercherie dans
le propos de Mme Curott qui prétend que les adeptes de la Wicca – groupe
magique évidemment condamnable – sont en tout point identiques aux
personnages de la saga Harry
Potter. Elle aurait donc pu faire le même raisonnement avec
Merlin l’enchanteur ou encore Gandalf dans le
Seigneur des Anneaux.
L’« extase » de Mme Curott recouvre certes une opération de tromperie
majeure ; la rapporter comme un témoignage à charge contre les romans de
J. K. Rowling est au minimum une imprécision gênante.
Comme vous connaissez
mal le monde de l’occultisme ! Si Phyllis Curott vous entendait, elle
penserait en souriant, comme au Tome 3 d’Harry Potter (p. 45), que
« (les Moldus) ne savent pas écouter. Savent pas regarder non plus,
d’ailleurs. Ne font jamais attention à rien. »
Le fait
est que les sorciers, même fiers de ce qu’ils sont, n’hésitent pas à se
donner des titres respectables pour se faire accepter dans l’univers
profane. « Quand nous accordons des entrevues pour la télévision, avoue
dans son Grimoire de l’Apprenti Sorcier (version anglaise, p. 2)
le mage Oberon Zell-Ravenheart - que son monde qualifie de « Dumbledore
réel » et dont l’école de magie est « un Poudlard réel »… qui reste
virtuel -, nous nous présentons comme des “naturalistes”. »
Et lorsqu’ils participent à quelque festival, ajoute ce mage, ils se
déguisent en sorciers et sorcières de roman, mais on
les reconnaît rapidement à leur bague (p. 125).
C’est dire que les
sorciers se reconnaissent entre eux et sans risque d’erreur.
Ils n’ont qu’à, d’un clin d’œil, lire les symboles qu’ils
voient (habillement, accessoires, bijoux, couleurs, gestes, etc.).
Ils repèrent ces symboles, reconnaissent les rituels, les attitudes, les
sorts, où que ceux-ci se trouvent et sous les meilleurs masques,
dans la réalité tout comme dans la fiction. Et lorsque l’un des
leurs devient une grande vedette, soit dans le monde profane soit sur le
plan fictif, ils fêtent comme il se doit cette trop rare victoire. C’est
pour cela que je cite des sorciers pratiquants, qui, mieux que tout
discours, témoignent contre Potter ; sous l’angle chrétien, s’entend.
S’ils n’ont pas
applaudi ni Merlin ni Gandalf, c’est que ces personnages
sont entièrement fictifs et n’ont pas le « vivant » d’un sorcier
d’aujourd’hui. Quant à Harry Potter, selon bien des sorciers
qui se sont convertis, il est ce qu’il y a de plus proche du réel et
tout son univers est une transposition, juste assez
maquillée pour paraître fictive, de tout ce qui distingue la
sorcellerie moderne. Voici ce qu’en dit l’un de ces « anciens », Steve
Wohlberg, aujourd’hui ministre protestant, dans son livre Exposing
Harry Potter and Witchcraft (pp. 64-65) :
Outre les lieux
réels (l’Angleterre, l’Afrique, l’Irlande, l’Égypte, l’Australie et
l’Amérique), l’auteur cite les noms de personnages réels (Nicolas
Flamel, Adalbert Waffling et Helena Blavatsky), de compagnies réelles
(Llewellyn Publications au Minnesota), d’outils réels (baguette
magique, chaudron, boule de cristal) et de pratiques réelles (lancement
de sorts, numérologie, divination, astrologie, chiromancie,
enchantements, boule de cristal, voyage astral et spiritisme) ; tout
cela est mentionné dans les livres chargés d’occultisme de JK Rowling.
Il est vrai qu’à ces choses sont soigneusement mêlés des éléments
imaginaires, mais le fait demeure : ces pratiques sont réelles et des
sorciers réels s’y adonnent aujourd’hui sur toute la planète.
Comme ancien
sorcier, je peux parler avec autorité quand je dis que j’ai examiné les
livres de Mme Rowling et que la série Harry Potter est un
vrai cours d’initiation à l’occultisme. Ces livres enseignent
à des milliers de jeunes à penser, parler, se comporter et s’habiller
comme des sorciers. Les enfants sont si obsédés par Harry Potter qu’ils
ont délaissé la télévision et leurs jeux vidéo pour lire ces manuels de
sorcellerie.
Donc,
Monsieur le Professeur, pas de supercherie ni de tromperie majeure.
L’« imprécision gênante » est tout de votre côté. Quant à « isoler, dans
les romans critiqués, des fragments de dialogues ou de descriptions sans
les situer dans l’intrigue ni préciser qui est le locuteur », je crois,
comme pour le reste, qu’une lecture attentive dissiperait tout cela.
3.
À
quoi s’ajoute une absence de rigueur qui se manifeste par un présupposé
et une technique. Le présupposé, plusieurs fois répété par l’auteur, est
que ce qui est vrai d’un ouvrage résolument condamnable, le
Da Vinci Code de Dan
Brown, est vrai pour Harry Potter.
En particulier, Mme Mikaël insiste sur la place et le rôle des symboles
dans les deux romans. On ne doute pas de l’usage fait par Dan Brown des
symboles. Mais la transposition sur
Harry Potter, sans autre
forme de procès, n’est pas recevable, précisément parce que les symboles
ouvrent par définition la possibilité d’usages et d’interprétations
multiples. Il ne suffit pas d’affirmer une parenté, ou de repérer des
similitudes, pour établir une identité.
Encore un coup dans
l’eau.
En aucun cas il ne
peut s’agir de transposition de symboles, pour la simple raison
que Dan Brown et JK Rowling utilisent des symboles différents
dont la seule parenté est l’ésotérisme dans lequel ils baignent[2].
Mais cet ésotérisme en dit long sur le fait que les deux auteurs
utilisent leurs symboles respectifs dans le même esprit et
tissent dans la même veine, ce qui révèle entre eux une
parenté morale, avec les déductions qui s’imposent. C’est cela
que je souligne, non ce que vous insinuez. D’ailleurs, c’est vous qui
parlez d’« établir une identité », pas moi. Donc, pas de « transposition
[de symboles] sur
Harry Potter
sans autre forme de procès ». Faux. Voici quelques extraits de l’Annexe
1 de mon livre que vous n’avez pas dû remarquer touchant précisément les
auteurs en question (Dan Brown et JK Rowling : deux frères,
autour des pages 410-416, selon l’édition) :
Comme Dan Brown est
abondamment cité dans ce propos, il convient de montrer en quoi cet
auteur et JK Rowling appartiennent à la même race morale vouée à
l’exaltation des sociétés secrètes sur fond de paganisme dur. (…) À
part leur talent et l’habileté avec laquelle ils usent du cadre
fictif du roman pour enseigner une doctrine réelle, JK Rowling et
Dan Brown se rejoignent d’abord par le caractère foncièrement
gnostique de leur discours. (…) D’autre part, tout comme Dan Brown
[personnifié par son héros Langdon] est « un grand amoureux des
symboles » (Anges et démons, p. 18), l’auteur d’Harry Potter connaît
manifestement la teneur du symbolisme occulte et païen et en exploite
pleinement la richesse d’expression. Expert en la matière, il joue sur
l’ambivalence des symboles communs aux traditions biblique et alchimique
pour créer habilement une TRAME À DOUBLE ENTENTE. (…) Chez les deux
auteurs, l’amour des symboles va de pair avec un profond respect des
sociétés secrètes : la franc-maçonnerie chez Dan Brown et la haute
sorcellerie (doublée de maçonnisme) chez JK Rowling [l’univers des
sorciers est une société qui vit dans le secret, en marge de la société
profane des Moldus et, comme il est dit au Tome 5, « l’Ordre du
Phénix est une société secrète » genre franc-maçonnerie, avec ses
membres cooptés, son action, ses mots secrets et ses locaux. Mais,
contrairement aux sociétés secrètes du monde réel, qui ne font qu’ourdir
dans l’ombre et que l’Église condamne avec des mots très forts (au total
590 condamnations dispersées dans divers documents !), ‘l’Ordre’ est une
force bénéfique].
Or, le lien de la
franc-maçonnerie [domaine privilégié de Dan Brown], avec la sorcellerie,
sujet central d’Harry Potter, n’est plus à démontrer. Des auteurs
très sérieux et bien documentés (notamment les papes, l’abbé Barruel,
Léon de Poncins, Mgr Delassus et Jacques Ploncard d’Assac)
l’exposent abondamment[3].
En outre, des ouvrages récents sur les sciences occultes, comme l’Element
Ecyclopedia of Witchcraft (2005), consacrent des pages entières à
la franc-maçonnerie, associant celle-ci, entre autres, aux pratiques de
Marie Leveau, la papesse du vaudou haïtien. « Il y a une importante
composante maçonnique dans le vaudou », lit-on à la page 213 de cet
ouvrage. Joignons à toutes ces voix celle d’un homme de terrain –
soulignons « homme de terrain » -, l’exorciste français Mgr
Tournyol Du Clos, auteur d’un livre bombe, Le Combat avancé de
l’Église (2004), qui écrit d’une main sûre ces lignes explosives (pp
30-31) :
La franc-maçonnerie
est la secte satanique qui a fait, ces dernières années, le plus grand
nombre d’adeptes. Beaucoup occupent des postes élevés dans l’Église.
Ils sont très bien organisés, structurés, notamment en « groupes de
prières ». Pratiquant des rituels sataniques, capables de fonctionner
en continu, ils ont leurs « sacrements », leurs sacrifices et leurs
rites. Persévérants et malignement zélés dans la poursuite du mal.
Ils sont cependant camouflés sous l’apparence du bien. Leur arme la
plus performante est le maléfice – pris comme fait individuel ou
comme arme de groupe – contre l’Église et contre les chrétiens.
Or, l’Église, qui
est très riche en moyens de défense, est très pauvre en matière de
connaissance de l’ennemi, spécialement de nos jours où la crise
porte d’abord sur la Foi. En dépit des condamnations réitérées des
Souverains Pontifes, elle ne s’est guère souciée d’étudier (et encore
moins d’enseigner) la puissance de cette secte, sa nature ou sa tactique.
La conséquence logique est que ses ennemis ont réussi à y pénétrer,
éliminant ses défenses, détruisant ses citadelles, s’insinuant partout,
s’emparant des positions stratégiques et occupant des postes de
commande.
En parlant des
« usages et interprétations multiples » des symboles, vous semblez
oublier la première règle d’or : les symboles s’interprètent en
fonction de leur contexte, ouvertement gnostique et antichrétien
dans le cas de Dan Brown, d’un ésotérisme plus subtil, mais diablement
présent, dans le cas de Mme Rowling, qui outrage tout autant le Christ
et Son Église, mais juste sous la surface, dans la trame invisible (voir
là-dessus mes chapitres intitulés Un antichristianisme latent I et II).
Quand on respecte le cadre de référence des symboles, toute
confusion venant des « usages et interprétations multiples » disparaît
sur-le-champ… Il est clair, Monsieur le Professeur, que vous ne
connaissez pas l’univers des symboles ni la façon de les
interpréter, encore moins les applications sournoises qui leur
sont conférées pour glisser en silence des messages révoltants. C’est
une chose qui vous est totalement étrangère et qui, pourtant, explique
bien des aspects cachés de notre vie moderne, maintenant sous l’emprise
des sociétés de l’ombre.
L’analyse
symbolique
à la mode maçonnique employée par Dan Brown dans ses enquêtes (celles-ci
sont inventées ; la méthode est réelle) s’est révélée, appliquée à
Potter, hautement instructive. Je prends, pour l’illustrer,
quatre exemples choquants et sans un mot d’excuse pour la gêne qu’ils
causeront, car l’enfant qui se passionne pour Harry Potter ne
manquera pas un jour de se les faire expliquer à l’insu de ses parents,
qui continueront à croire la série innocente… Ce judicieux codage
visant à faire passer des messages scandaleux sous les yeux des profanes
est, de toute évidence, un TRAVAIL D’INITIÉ. Pour l’œil qui sait
voir, c’est un fait avéré : un nombre d’initiés prennent aujourd’hui
la plume pour écrire des romans à double fond, des chansons à double
sens, des scénarios de film chargés d’ésotérisme, pour instruire dans
leurs voies, sous couvert de loisirs, un monde qui ne se doute pas de ce
qu’on lui insuffle…
L’une des spécialités
des sociétés de l’ombre est d’être en plein soleil mais sans se
révéler, et d’apposer leur sceau, c’est-à-dire leurs symboles, sur
un nombre effarant de produits culturels tout en se protégeant sous
l’étiquette « Fiction »[4].
Le nombre de films où l’on voit une société secrète ou qui sont
constellés de symboles maçonniques l’atteste abondamment (même La
Légende de Zorro (2005) en a une !). Vous pouvez vérifier, Monsieur
le Professeur, en regardant seulement deux films très « chargés » :
Trésor national (2004) et Sherlock Holmes (2009). Comme le
montre le titre d’une conférence donnée en juillet 2010 par l’Ordre des
Rose-Croix à son siège à San Jose en Californie, cela s’appelle être « caché
en pleine vue » (Hidden in Plain Sight). Sous-titre de
la conférence : L’influence des mouvements ésotériques occidentaux
sur la pensée moderne…
Le codage
symbolique est une ruse très ancienne qui remonterait au temps de
l’Église Primitive. Les Métamorphoses ou L’Âne d’or
d’Apulée, récit initiatique passé sous le voile du conte, date du 2e
siècle. Dans la même veine, il y a La Flûte enchantée de
Mozart (qui était franc-maçon), Le Serpent Vert de
Goethe, Le Magicien d’Oz (Frank Baum était
théosophe convaincu et également l’auteur d’une pièce intitulée The
Uplift of Lucifer or Raising Hell (l’essor de Lucifer), Le
Livre de la Jungle du franc-maçon Kipling, Le Prince des
Mouches (trois niveaux de lecture), La Toile de
Charlotte, où l’araignée savante, comme l’Aragog de Potter,
règle tous les problèmes par des mots, donc par la connaissance
ou gnose). Charlie et la chocolaterie est une série
d’épreuves symboliques dont le gagnant hérite d’une usine très étrange.
Enfin, il y a déjà cinq siècles, Johann-Valentin Andreae (1586-1654)
publiait Les Noces Chimiques de Christian Rosencreutz,
récit initiatique doublé d’un traité d’alchimie et dont s’inspire
beaucoup l’auteur d’Harry Potter. Les ressemblances sont telles
qu’aucun doute n’est permis.
Harry Potter
s’inscrit dans cette longue tradition de textes à double sens, avec
deux messages parallèles savamment « tricotés », l’un général et
distrayant pour le public profane qui ignore tout de la sorcellerie ;
l’autre, subliminal, ésotérique et sérieux pour les initiés et tous ceux
qui désirent explorer le domaine... Il s’agit donc à la fois de séduire
et d’instruire, de séduire pour instruire en exerçant
sur le subconscient du lecteur ce que Wilson Bryan Key appelle la
« persuasion subliminale ». Le but ? Induire progressivement d’autres
comportements habilement alignés sur les doctrines gnostique,
ésotérique, païenne et maçonnique[5].
Ainsi, même si le lecteur ignore l’existence de la trame invisible, la
charge ésotérique/magique de celle-ci agit quand même sur lui et sur son
subconscient, avec effet cumulatif proportionnel au nombre de
lectures et au degré d’amour qu’il nourrit pour ces livres.
Mais revenons à
l’analyse symbolique. Pour bien comprendre les exemples suivants, il
faut savoir que dans les milieux sorciers, fidèlement transposés dans la
série, la sexualité libre de toute entrave et bien souvent
vécue dans un cadre rituel, est une chose essentielle. Chez les
sorciers, c’est simple : il n’y a pas d’initiation sans sexe.
Or, les amours qui se développent à partir du Tome 4 ne laissent pas
supposer d’activité sexuelle explicite. Et pourtant, cette activité est
tout à fait présente, exprimée par allusion ou
analogie, par la voie des symboles.
Tout commence après
« le bal de Yule », improprement traduit par « le bal de Noël » (Tome 4,
pp. 383 et suiv.). Après minuit, les couples disparaissent dans un
jardin de roses où ils semblent être « très occupés ». L’un de ces
couples, s’étant « redress(és) dans leur buisson de roses, avaient
disparu dans un bosquet moins exposé aux regards »… ‘C’est juste un
petit flirt !’ grondera la voix du siècle, toujours prête à défendre les
droits de l’amour sans frein. Mais non, c’est beaucoup plus, à
cause du symbole très sexuel de la rose, fleur sacrée
d’Aphrodite, déesse de l’amour charnel. En accolant sans cesse les
mots « buissons de roses » aux évolutions des couples qui s’y cachent ou
qui en sortent, l’auteur laisse entendre discrètement que ce soir-là
était celui de l’initiation à la ‘magie sexuelle’, également
appelée magie rose ou rouge. Soutenant cette déduction et comme
pour appuyer l’influence d’Aphrodite, l’auteur prend soin de préciser
que les fameux buissons ne faisaient pas partie du décor ordinaire du
parc et qu’ils avaient été spécialement « conjurés » pour le bal de
Yule. Tout cela se confirme dans le fait éloquent que le festival
celtique de Yule correspond aux Saturnales romaines, au cours
desquelles se célébraient des rites de fertilité, donc des orgies
de couche.
Exemples 1 et 2 :
l’analogie -
C’est une donnée de base connue des occultistes : les outils du sorcier
(baguette, balai, couteau et chapeau pointu) sont des symboles
phalliques ou sexuels, c’est-à-dire qu’ils ressemblent par
leur forme à l’organe masculin. Sachant cela et sachant que chaque outil
reflète les attributs de son maître, relisons un passage du Tome 4.
C’est l’examen des baguettes magiques avant le Tournoi des Trois
Sorciers. La baguette ici décrite est celle de Viktor Krum, le
champion bulgare de Quidditch, également bien connu pour son goût
prononcé pour les jolies sorcières :
Bois de charme avec
un cœur de nerf de dragon. Plus épaisse que la moyenne…
Très rigide… 10 pouces et quart… Avec une détonation
semblable à celle d’un pistolet, la baguette projeta une
volée de petits oiseaux qui s’envolèrent dans le ciel humide.
Disons-le sans
pruderie : c’est une éjaculation.
L’antithèse absolue
du jeune Don Juan bulgare est un vieux professeur rondelet et bedonnant
qui fait son apparition au Tome 6, le professeur Slughorn. Son
nom en anglais (Slug = limace, mou ; Horn = corne) veut dire,
littéralement, « corne molle ». La corne, symbole phallique de par sa
forme, est naturellement dure… L’auteur traite donc cet homme de
« limace » dans le sens le plus bas, tout en laissant entendre qu’il
avait eu un faible pour la mère d’Harry quand celle-ci était dans sa
classe, plus de cinquante ans plus tôt. En outre, le professeur
‘Corne-Molle’ prépare pour ses élèves, juste pour qu’ils « y jette(nt)
un coup d’œil » et bien que le règlement l’interdise strictement, un
plein chaudron de philtre d’amour… et du meilleur. « Quand vous
aurez autant que moi l’expérience de la vie, dit-il à ceux-ci, vous ne
sous-estimerez pas le pouvoir de l’amour obsessionnel... » (Tome
6, p. 208).
Exemple 3 :
Suggestions érotiques et naissance virginale -
Dans la symbolique occulto-celtique, le chaudron est le lieu des grandes
transformations, initiations, et renaissances. C’est une matrice, foyer
des gestations magiques, et par extension, un symbole du sein
maternel, avec les associations qui en découlent. Le chaudron
(sein maternel) et le bâton qu’on y plonge pour remuer (organe mâle)
forment un couple de symboles figurant l’amour charnel, comme
les couples mortier-pilon et calice-glaive. On retrouve ce couple au
Tome 6 (pp. 367 et suivantes) dans une situation où tous les détails
comptent.
C’est le soir de
Noël chez la famille Weasley réunie au complet, avec Harry. Leur
maison s’appelle Le Terrier, allusion à la libido légendaire
des lapins. À la radio, Celestina Warbeck la vedette préférée
de la mère de famille, chante une chanson d’amour dont voici les
paroles :
Ô, viens remuer mon
chaudron / Et si tu t’y prends comme il faut / Je te ferai bouillir une
grande passion pour te garder ce soir / Près de moi, bien au chaud.
Outre l’intimité
sexuelle ici présentée sous le voile des symboles, le nom de la
chanteuse fait allusion au roman La Celestina écrit à la
gloire des sorcières par Fernando de Rojas en 1491, en pleine
Inquisition espagnole. Dans ce roman traduit en plusieurs langues et
réédité dix-huit fois, les gens ordinaires sont tournés en ridicule,
tandis que la
sorcière
Celestina et toutes ses prostituées pétillent d’intelligence et
rayonnent de bonté…
comme dans Harry Potter, où le lot des Moldus est l’imbécilité,
contrairement aux sorciers, qui brillent au firmament. Et tout cela
se passe, par un malin hasard, le soir de la naissance
virginale du Sauveur…
Je
vous laisse découvrir comment l’auteur s’y est pris pour nous laisser
entendre qu’Harry avait perdu sa virginité…
Exemple 4 :
l’allusion
- Au Tome 5, Harry et ses amis attirent la malfaisante Dolorès Ombrage,
qui se fait appeler « La Grande Inquisitrice », dans la Forêt interdite
et en reviennent sans elle. Que lui est-il arrivé ? « Elle a été emmenée
par un troupeau de centaures » qu’elle avait insultés (Tome 5, p. 903).
Quelques jours plus tard, Dolorès Ombrage reparaît au château, muette et
défaite. Qu’ont-ils bien pu lui faire, se demandent les élèves ? L’on
est vite renseigné lorsqu’on sait que les centaures « symbolisent
la concupiscence charnelle, avec toutes ses violences brutales qui rend
l’homme semblable aux bêtes, (qu’ils) sont dominés par les instincts
sauvages incontrôlés (et) sont portés à enlever les femmes pour les
violer »[6]…
Il s’agit donc ici d’un acte sexuel humano-animal, c’est-à-dire d’un
acte de bestialité…
Deux détails le
confirment : en rentrant à l’école après son séjour dans les bois,
Dolorès Ombrage 1) « était en état de choc » tout en restant intacte par
ailleurs, preuve que les sévices subis n’étaient pas d’ordre externe et
2) « ses cheveux étaient en désordre et parsemés de feuilles et de
brindilles » (Tome 5, p. 1007), signe qu’elle avait été couchée ou
traînée par terre. Elle le mérite ! pensera le lecteur, parce qu’elle
est si abjecte qu’« (on) ne (peut) imaginer de châtiment assez féroce
contre elle. » (Tome 5, p. 861). Avec une joie mauvaise et comme pour
appuyer sur l’ironie grossière de ce viol à la chaîne (il s’agit d’un
troupeau, rappelons-le !), l’auteur présente le professeur Ombrage
comme « une sorcière aux mines de vieille tante célibataire »...
Dans le Da Vinci
Code, il n’est pas nécessaire de masquer de la sorte les mentions
érotiques, car le roman s’adresse surtout à des adultes ; mais il est
établi que les deux auteurs parlent également de sexe sans la moindre
pudeur. D’autre part, le travail des symboles qu’il y a dans Harry
Potter comme dans d’autres produits de la culture de masse, ne peut être
que l’œuvre de sociétés secrètes, imbattables à ce jeu de
dissimulation. D’ailleurs, Dan Brown lui-même fait un clin d’œil
complice à Mme Rowling en lançant une boutade mi-plaisante mi-sérieuse
laissant entendre qu’Harry Potter serait une version moderne de la
gnostique quête du Graal[7].
Cette suggestion-boutade, typique de la manie des gens de l’ombre de
glisser des vérités sous des propos légers, s’est révélée exacte (voir
les six points à la fin de mon chapitre « Un antichristianisme latent
I). C’est un clin d’œil complice entre deux initiés qui n’ont
pas besoin de se parler pour se comprendre. Ils n’ont qu’à
déchiffrer le langage des symboles.
4.
Bref, en lisant Harry Potter et
l’ordre des ténèbres, comme d’ailleurs pour tout essai, le
lecteur doit se souvenir que ce n’est pas parce que c’est écrit, que
c’est avéré. En tout, le discernement intellectuel s’impose.
Aucun
discernement sérieux, qu’il soit intellectuel, moral ou spirituel, ne
peut donner ses fruits sans
l’aide du Saint-Esprit. Il est nécessaire de le rappeler, car
trop de cerveaux brillants, abusés notamment par l’étiquette
« Fiction », croient leurs lumières humaines suffisantes pour bien voir.
Point n’est besoin pour eux de déranger le Patron. Autant courir les
bois à la lueur des lucioles… Nous vivons dans des temps menteurs et
homicides à l’image du vieux Singe qui maintenant les domine, où le
voile des apparences devient de jour en jour plus épais et trompeur et
où, pour le lever, L’AIDE PERMANENTE DE DIEU NOUS EST INDISPENSABLE.
L’affaire Harry Potter est un exemple typique de cette tromperie
subtile : quatorze ans de confusion sont là pour le prouver.
Ensuite, pour discerner, il faut bien s’informer en puisant aux
bonnes sources. Vous qui mettez en doute la précision des
miennes, peut-être serait-il temps de faire valoir les vôtres ?
Avez-vous consulté les meilleurs spécialistes en écoutant d’abord les
sorciers convertis, qui se prononcent en chœur contre Harry Potter ?
Avez-vous entendu les sorciers pratiquants, dont l’avis a aussi son
poids dans le débat ? Avez-vous des notions suffisantes
d’occultisme ? Ce point est essentiel, car méconnaître
l’occulte a des conséquences graves,
comme le montre Jim Schutze dans son récit d’enquête sur le meurtre
rituel du jeune Mark Kilroy, sacrifié en 1987 à Matamoros, au Mexique,
par des satanistes :
Tous les spécialistes
ou supposés tels furent mis à contribution. Nombre d’universitaires et
de médecins, se fondant sur des informations de seconde main, obsolètes
de surcroît, mirent en doute la réalité vaudou de l’affaire de
Matamoros. (…) Ainsi, ne disposant que d’informations partielles glanées
ici et là par les journalistes, ces soi-disant spécialistes
concluaient-ils à une méchante affaire de trafiquants de drogue qui
avaient voulu jouer au vaudou. (…) Les journalistes, pour la plupart,
ne regardaient pas dans la bonne direction et n’interrogeaient pas ceux
qui auraient pu les éclairer. Le fait que l’affaire de Matamoros ne
correspondait pas exactement aux cultes étudiés par ces universitaires
ne signifiait rien en soi, car ces rites, pour la plupart, échappaient
aux regards et aussi se transforment, évoluent. Il aurait suffi
d’interroger les policiers, en particulier ceux qui luttent contre les
trafiquants et qui, constamment sur le terrain, suivent ces choses de
près, pour comprendre qu’il s’agissait bien de vaudou[8].
La même confusion règne depuis qu’Harry Potter séduit les jeunes
esprits, comme les moins jeunes, d’ailleurs. Et rien n’indique qu’elle
va enfin se dissiper, parce que seule une poignée parmi ceux qui
dirigent et instruisent la jeunesse connaissent le fait occulte conté
par ses grands noms. Combien de fins cerveaux nous parlent
d’occultisme sans même savoir qui sont Éliphas Lévi (« Elphias Doge »
dans Harry Potter), H.P. Blavatsky (« Cassandra Vablatsky ») ou Aleister
Crowley (« Alastor Moody » dans l’original anglais)… Combien savent
seulement que Nicolas Flamel et Paracelse étaient des alchimistes réels,
et donc des initiés, que Paracelse lui-même avait eu en son temps de
fréquents démêlés avec l’Église et qu’il inspira L’Alchimiste de
Marguerite Yourcenar ? Combien ignorent le fait, pourtant fondamental,
que l’alchimie magique, inscrite en filigrane dans la série Potter, a
été condamnée par saint Thomas d’Aquin ?
Que dites-vous, d’autre part, des vaillants exorcistes (Don
Amorth, Francisco Bamonte, Mgr Tournyol du Clos, les pères
Jeremy Davies et Pedro Mendoza, pour ne nommer que ceux-là), qui sont
unanimement contre le jeune sorcier ? « Je n’ai pas étudié
ces choses, affirme Don Amorth, JE LES AI VUES ! » (Nouveaux récits
d’un exorciste, p. 102) et, les ayant bien vues, il peut les
reconnaître.
Trouvez-vous
anodin que dans la semaine du 20 juillet 2007[9],
juste avant la sortie du Tome 7, plus de 500 prêtres exorcistes et laïcs
engagés réunis au Mexique aient condamné en bloc Harry Potter, accusé de
« faire beaucoup de mal » ?
Qui osera prétendre
être mieux équipé que ces gens de terrain pour reconnaître l’ennemi sous
ses différents masques et parler d’expérience de l’occultisme lourd ?
Tous l’ont dit : Harry Potter, c’est de la sorcellerie sérieuse
et les écoles de magie, comme la Grey School of Wizardry d’Oberon
Zell-Ravenheart, recrutent ouvertement dans l’immense lectorat de
JK Rowling. « Sur les milliers de fans d’Harry Potter dans le monde,
lit-on dans le Grimoire (p. 271, original anglais), il y en a des
dizaines de milliers qui voudraient pouvoir exécuter les actes magiques
décrits par JK Rowling. Mais ces jeunes aspirants doivent compter sur de
l’information provenant de sources anciennes. Y a-t-il de par le
monde un vrai collège Poudlard ? Un Dumbledore réel ? Où est
le livre dont ces sorciers en herbe ont besoin pour s’instruire ?
Heureusement pour ces fans, ce manuel essentiel a été
préparé par Oberon Zell-Ravenheart en 2003, une bonne année pour
semer des graines de sorcellerie. » Lorsqu’un mage pratiquant
fait une telle promotion, une grande prudence s’impose, mais une
prudence active et pas seulement verbale, car tout cela est sérieux,
terriblement sérieux.
« Nos
choix,
écrivez-vous dans votre article Choisis ton bonheur, montrent ce
que nous sommes parce qu’ils montrent où est notre cœur. (…)
Mes choix ne sont pas des envies, mais des décisions prises en
connaissance de cause. » Voilà pourquoi vouloir devenir sorcier ne
peut en aucun cas être un choix innocent. Comme le dit Mike Warnke,
ancien grand prêtre noir, les bons sorciers n’existent pas
parce que la bonne magie non plus n’existe pas. Donc, une
affirmation comme « Tu es une sorcière, mais il n’y a rien de mal à
cela » (Tome 7, p. 710) est un mensonge total que le public, confiant, a
gobé sans penser, tout comme le faux principe, maintenant accepté, du
bon sorcier/mauvais sorcier, bon vampire/mauvais vampire. En décidant
d’écrire une histoire de sorciers, Mme Rowling a fait le plus mauvais
des choix. Et même si l’on admet que « c’est juste de la fiction »,
qui a dit que la fiction n’avait aucun effet ?
La profonde influence qu’elle a sur l’affectif en fait, tout au
contraire, un très puissant moyen de remuer les foules, et c’est une
influence d’autant plus redoutable qu’elle est voulue, aimée, désirée,
recherchée.
L’ascendant des
idoles sur de grandes fournées d’âmes se mesure à leur capacité de faire
battre les cœurs et non au fait que leur produit soit réel ou fictif.
Ce n’est pas en termes de réel-fictif qu’il faut comprendre ces choses,
mais bien selon le poids de leur charge émotive, car c’est cela
qui fait courir les jeunes et leurs familles. Les longues files de
minuit qui, sept fois en dix ans, ont guetté la sortie du dernier Harry
Potter, ne sont-elles pas l’effet d’une œuvre de fiction ? Et
l’agressivité si disproportionnée des fans qui ne tolèrent pas que l’on
émette des doutes sur Harry Potter, n’est-elle pas également une
conséquence réelle à inscrire à son compte ? Et du côté du bien, les
paraboles du Christ ne sont-elles pas aussi des histoires inventées qui
transforment les âmes depuis plus de vingt siècles ?
Mais pourquoi chercherait-on à nous manipuler par le codage des livres,
l’outil subliminal, et autres contorsions dignes de Hollywood ? Pourquoi
les imprésarios d’Harry Potter se seraient-ils donné tant de mal pour
tromper ? Qu’est-ce qui peut justifier une telle duplicité ? Alan Yusko,
ministre protestant, a donné en 2003 cette réponse sans détour :
Le monde des adultes
et celui des enfants sont programmés pour accepter l’occultisme de Satan
tout en rejetant Dieu et la Bible. Un jour, Satan sera autorisé à
porter son Antéchrist au pouvoir pour gouverner le monde. Dans
l’empire de la Bête, l’acceptation et l’utilisation de la sorcellerie
seront très répandues. Pour arriver au point où les gens accepteront et
aimeront publiquement l’occultisme, il faut d’abord conditionner les
foules et donc leur faire subir un lavage de cerveau[10].
Confirmation de
l’auteur américain
Craig
Heimbichner dans
son livre Blood on the altar (Du
sang sur l’autel,
2005, éd. Saint-Rémi)
:
La
Cryptocratie n’est pas un mythe ; elle cherche à transformer l’humanité
par un processus alchimique de conscience collective,
ou « Group Mind », qui comporte le passage de différents tests et les
réponses correspondantes, en passant par des filières liées aux sociétés
secrètes. Il en résulte un contrôle psychologique et culturel,
mais surtout une transformation. Pour l’essentiel,
la Cryptocratie plonge l’esprit des masses dans un chaudron,
comme le faisaient les alchimistes de la Renaissance, et à l’occasion,
elle goûte, ajoute des ingrédients, puis brasse le tout.
Ces
mots feront sourire seulement ceux qui ne savent pas que, dans le
discernement sur Harry Potter, phénomène d’influence d’une envergure
mondiale, deux blocs monumentaux ont été oubliés : 1) la vague
d’occultisme qui submerge l’Occident depuis les années 1960[11]
et dont Harry Potter est un fruit naturel ; et 2) l’instauration du
Nouvel Ordre Mondial, ce grand bandit masqué qui veut se faire
passer pour un grand philanthrope, mais qui s’annonce plutôt comme un
cruel tyran. C’est en préparation de ces temps « rénovés » que la
Vierge de La Salette avait annoncé une abondance de mauvais
livres.
Je termine en disant
qu’il ne faut pas confondre la rigueur scientifique avec l’esprit
douanier qui contrôle jusqu’à l’ombre de la valise des gens ; que trop
d’intellectuels manquent à leur devoir de discernement en se laissant
séduire par cette fraude intégrale qu’est la série Potter ; qu’ils se
trompent lourdement en croyant pouvoir faire la morale aux chrétiens à
partir d’une malsaine histoire de sorcellerie ; et qu’en lisant votre
critique, Monsieur le Professeur, on ne peut que vous redire cette
vérité sortie de votre propre plume : « Ce n’est pas parce que c’est
écrit que c’est avéré. »
Mona
Mikaël
[1]
Antoine Besson, Harry Potter et l’au-delà de la fiction
(série de 5 publiée sur le site de Liberté politique.
[2]Quelques
signes de l’ésotérisme d’Harry Potter :
La sorcellerie est, par nature, ésotérique, occulte,
invisible, cachée (on la voit trop souvent à ses effets terribles) ;
présence de la Pierre philosophale du Tome 1 au Tome 7 (elle
disparaît au Tome 1, reparaît du Tome 2 au Tome 6 sous la forme du
phénix, son symbole alchimique, et revient au Tome 7 comme « Pierre
de résurrection ») ; omniprésence de la gnose (c’est celui
qui sait des choses cachées qui aura la victoire) ;
élitisme des sorciers face aux Moldus ; noms de vrais
sorciers/alchimistes historiques (Flamel, Paracelse, Agrippa) et
de la théosophe Helena Blavatsky (sous l’anagramme Cassandra
Vablatsky) ; situation de l’école de sorcellerie au Nord, axe
ésotérique important (comme Les Royaumes du Nord de Pullman)
; prédominance du vert émeraude, couleur fort à l’honneur
chez les alchimistes (Les Chevaliers d’émeraude tiennent leur
nom de la même source et Anne Robillard, auteur de la série, avoue
sa foi dans la magie) ; caractère hautement ésotérique du
Département des mystères, hymne à la géométrie sacrée maçonnique
; initiation d’Harry, parodie du cheminement chrétien, par
Voldemort, le Serpent Initiateur ; présence de la coupe du
Graal dans toutes les coupes de la série et notamment dans la
Coupe de feu, le cri d’Harry Potter au Tome 7 : « C’est une
quête! », le nom de Perceval dans les noms de Dumbledore et dans
celui de Percy ; présence de l’homoncule toutes les fois
qu’apparaît un petit homme chauve ou un Voldemort pareil à un
affreux bébé avant sa ‘renaissance’ dans le chaudron magique ;
présence, en filigrane, des symboles du Tarot, de la géomancie et
du zodiaque, etc.
[3] Voici également la définition
détaillée de l’occultisme donnée par un 33e degré, membre
actif du Conseil Suprême du Mexique, Jaime Ayala Ponce, dans un
livre « réservé aux clercs et maçons à l’esprit large » (Epiphanius,
Maçonnerie et sectes secrètes – Le côté caché de l’histoire,
nouvelle édition 2005, p. 77.) : « C’est la science qui étudie les
mystères de la nature et du développement des pouvoirs psychiques
latents dans l’homme. L’occultisme représente un amalgame de
connaissances et de méthodes comme le magnétisme, la gnose, la
cabale, la théosophie, le rosicrucianisme, etc., tout cela
naturellement du point de vue spéculatif. Pour le moment
pratiquement, nous avons la magie, l’astrologie, l’alchimie, le
yoga, etc., en incluant naturellement les phénomènes psychophysiques
comme le spiritisme et d’autres considérés de nos jours comme partie
essentielle du paranormal (clairvoyance, clairaudience, télépathie,
diagnostics et soins à distance, imposition des mains, etc.),
naturellement dans le but de les étudier, les expliquer, les définir
et les pénétrer. »
[4]
Dan Brown est un exemple de ce stratagème simple qui lui permet de
tirer tranquillement sur l’Église sans se faire inquiéter.
[5]
Le livre du Dr Key, The Age of Manipulation, est une autorité
dans la dénonciation des influences et mécanismes subliminaux dont
l’action sur le subconscient n’est plus à démontrer. On connaît ces
influences surtout dans l’industrie du son et de l’image, qui ont un
impact direct sur le consommateur. Leur travail de sape s’exerce
également, mais de façon plus insidieuse, dans l’écrit. Le Dr Key
est membre de la prestigieuse société Mensa.
[6]
Dictionnaire des symboles, Chevalier et Gheerbrant, Centaure.
[7]
Da Vinci Code, p. 204. éd. JC Lattès, 2004.
[8]
Le Chaudron de sang - Enquête sur les meurtres rituels à
Matamoros, pp. 186-187. Citons ici un mot du Chevalier Gougenot
des Mousseaux, qui a beaucoup écrit sur l’occultisme au XIXe
siècle : « Mais ceux qui ne connaissent ni la vraie nature de
l’homme, ni celle des esprits et des choses, ni les secrets de l’art
magique – et c’est dire presque tout le monde -, ceux-là, dis-je, se
figurent alors que la nature seule agit. » (Moyens et médiateurs
de la magie, Éditions Saint-Rémi, p. 406).
[11] « Dans le dernier tiers du XXe
siècle, écrit le mage Zell-Ravenheart dans son Grimoire de
l’Apprenti Sorcier, il y a eu une formidable renaissance de la
sorcellerie et du paganisme. Depuis les années 1960, beaucoup de
nouveaux groupes occultes ont été créés et le nombre des adeptes de
la magie est monté en flèche, passant de plusieurs centaines à
plusieurs milliers. On a vu également une grande floraison
d’ouvrages sur la magie qui ont soutenu tout une industrie de
l’édition « occulte ». Enfin, à l’aube du XXIe siècle,
la sorcellerie s’est trouvée encore une fois reconnue par le public
avec l’avènement des livres et des films d’Harry Potter. »
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