Polémique autour du livre
Harry Potter et l'ordre de Ténébres
par Mona Mikaël

1 volume format 28,5x20, 448 p., promo : 36,10 €
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Version abrégée grand public
1 volume format 20x14,5, 252 p., promo : 19 €
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Sous le nom de Harry Potter est désignée une opération de grande envergure présentée comme un divertissement pour la jeunesse : sept livres édités depuis 1997 et mondialement diffusés, et sept films. Sous couvert de fiction, il s’agit en fait d’initier les jeunes à l’occultisme et à cette forme particulière d’occultisme qu’est la magie. Il était donc très important de bien montrer qu’Harry Potter n’est pas une nouvelle fable pour temps modernes, aussi innocente que les contes de Perrault, mais une action subversive qui mérite d’être étudiée à fond.

Le site www.liberte.politique.com, contrairement à la liberté qu'il revendique, nous a refusé le droit de réponse à la critique du professeur Antoine Gazeaud de l'ouvrage de Mona Mikaël "Harry Potter" et "l'Ordre de Ténèbres", que nous publions depuis aout 2007.
Vous trouverez l'article que nous contestons ici : critique du professeur Antoine Gazeaud

Nous publions cette page internet pour rétablir la vérité.

Réponse de Mona Mikaël à M. Antoine Gazeaud, professeur de philosophie à l’Institut catholique de Toulouse

VOIR AUSSI LA 2e REPONSE A M. BESSON

23 août 2011

Monsieur le professeur,

             Votre critique de mon livre Harry Potter et l’Ordre des Ténèbres ne manque pas de pertinence sur quelques points mineurs. Mais vous suggérez que, dans son ensemble, l’ouvrage manque de rigueur, de précision, de cohérence.

           Si tel était le cas, comment expliquer qu’aucun prêtre, diacre, moine, religieux, enseignant, médecin, psychologue, journaliste et même – mais oui ! - professeur de philosophie, qui appuie cet ouvrage, ne se soit arrêté à ce que vous déplorez ? Ces gens, parmi lesquels il y a beaucoup d’intellectuels aussi titrés que vous-même, seraient-ils dans l’erreur depuis plus de quatre ans ? Et Don Amorth, le célèbre exorciste auteur de livres bombes et grand dénonciateur de Harry Potter, aurait-il, lui aussi, manqué de discernement en jugeant mon travail « complet et nécessaire » ?

Vos critiques, cependant, ont deux mérites réels : celles qui sont fondées me rassurent, car un travail aussi volumineux qui serait sans défaut constituerait un miracle de perfection auquel je ne prétends pas seulement avoir songé et qui, de toute façon, ne s’atteint pas en ce monde. En outre, elles donnent un bon échantillon de votre approche à vous, utilement complété par vos autres écrits. Votre position en faveur de Potter, évidente dans votre article Choisis ton bonheur et dans votre collaboration à ceux de M. Besson[1], va bien évidemment à l’encontre de la mienne, qui demeure aussi celle de très nombreux croyants.

 

* * *

Réponse aux critiques

            Voici, pour commencer, un bref extrait que vous n’avez pas dû remarquer dans l’introduction de mon livre, sous la rubrique Qualité de lecture : 

La lecture « butinée » - un paragraphe ici et là - est à déconseiller, car elle brise l’enchaînement et la perspective si nécessaires à une bonne saisie du problème.  En outre, elle ne donne qu’une impression impropre à fonder une opinion solide, et se prête aux pires mélanges, qui conduisent fatalement à de fausses conclusions…  C’est comme vouloir régler un problème épineux quand il nous manque seulement la moitié des données !  Enfin, on ne peut attendre que des fruits acides d’une lecture impatiente, méfiante ou malveillante.  C’est pourquoi une attitude ouverte de la part du lecteur a toute son importance.  

 

1)    « Ainsi la position de l’auteur sur l’Internet est ferme – et on peut la comprendre : ‘ Quant à l’Internet, ce grand champ d’épandage ouvert à tous les vents, n’en parlons même pas ! ’ Si l’Internet n’est pas fiable en général, alors il ne faut pas s’y fier. Il y a là un manque de cohérence qui étonne. »

Lecture hors contexte.

Si vous aviez lu dans son cadre cette phrase qui, d’après vous, dénote un manque de cohérence, vous auriez constaté que la mention de l’Internet n’y est pas générale comme vous l’avez comprise, mais qu’elle concerne surtout la vente incontrôlée de livres d’occultisme sur l’espace virtuel :

Cependant, si les sectes sérieuses ne recrutent que des sujets majeurs pour éviter d’avoir des ennuis juridiques, les ouvrages d’occultisme en vente libre visent très précisément un LECTORAT MINEUR. Quant à l’Internet, ce grand champ d’épandage ouvert à tous les vents, nous n’en parlerons même pas !  Parmi les titres les plus vendus sur le continent américain, citons le Teen Book of Shadows (le livre des ombres pour ados) de Patricia Telesco et le Grimoire de l’Apprenti Sorcier (avec son complément) d’Oberon Zell-Ravenheart. Ce dernier sera abondamment cité, car il tient une école de magie virtuelle, la Grey School of Wizardry, et propose aux jeunes un cours de sorcellerie complet comme celui d’Harry Potter dans son école.

Donc, bravo pour le respect du contexte, que vous prêchez hautement sans pourtant l’appliquer. D’ailleurs, même une lecture générale détachée du contexte resterait cohérente, l’Internet étant vraiment un grand champ d’épandage ouvert à tous les vents, c’est-à-dire également à des vents purifiants, sans quoi nous serions tous déjà morts d’asphyxie !

Je reconnais pourtant avoir été trompée, comme d’autres, par le site satirique The Onion, avec pour seule excuse le fait que j’ignorais à l’époque (2003-2004) l’orientation de ce site. Il convient, cependant, à tout critique sérieux d’user avec prudence des pouvoirs dissolvants de la moquerie, car il arrive souvent – juste retour, Monsieur, des choses d’ici-bas - que ce que l’on croyait faux s’avère juste en fin de compte. Quant à www.thisislondon.co.uk qui figure dans mon livre mais n’est plus sur le Net, je ne suis vraiment pour rien dans cette disparition. L’article cité date de 2000 et vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le Professeur, que les sites « déménagent » parfois sans laisser de trace et que les morts virtuelles sont désormais fréquentes. Il faudra tenir compte de ces données utiles la prochaine fois que vous accuserez quelqu’un d’imprécision.

 

2.    On est alors surpris de l’habitude prise par Mme Mikaël d’isoler, dans les romans critiqués, des fragments de dialogues ou de descriptions sans les situer dans l’intrigue ni préciser qui est le locuteur. On est surtout surpris de trouver à la page 24 un propos lourd de conséquences pour Harry Potter : « Ces livres sont formidables ! s’extasiait la grande prêtresse de la Wicca, Phyllis Curott, présidente émérite du Covenant of the Goddess. Les sorciers y sont amicaux et bons.  Ils nous présentent sous un jour positif et pourraient modifier le regard négatif que l’on porte sur nous. [3] » Le contexte de cette citation permet de dénoncer une supercherie dans le propos de Mme Curott qui prétend que les adeptes de la Wicca – groupe magique évidemment condamnable – sont en tout point identiques aux personnages de la saga Harry Potter. Elle aurait donc pu faire le même raisonnement avec Merlin l’enchanteur ou encore Gandalf dans le Seigneur des Anneaux. L’« extase » de Mme Curott recouvre certes une opération de tromperie majeure ; la rapporter comme un témoignage à charge contre les romans de J. K. Rowling est au minimum une imprécision gênante.

Comme vous connaissez mal le monde de l’occultisme ! Si Phyllis Curott vous entendait, elle penserait en souriant, comme au Tome 3 d’Harry Potter (p. 45), que « (les Moldus) ne savent pas écouter. Savent pas regarder non plus, d’ailleurs. Ne font jamais attention à rien. » Le fait est que les sorciers, même fiers de ce qu’ils sont, n’hésitent pas à se donner des titres respectables pour se faire accepter dans l’univers profane. « Quand nous accordons des entrevues pour la télévision, avoue dans son Grimoire de l’Apprenti Sorcier (version anglaise, p. 2) le mage Oberon Zell-Ravenheart - que son monde qualifie de « Dumbledore réel » et dont l’école de magie est « un Poudlard réel »… qui reste virtuel -, nous nous présentons comme des “naturalistes”. » Et lorsqu’ils participent à quelque  festival, ajoute ce mage, ils se déguisent en sorciers et sorcières de roman, mais on les reconnaît rapidement à leur bague (p. 125).

C’est dire que les sorciers se reconnaissent entre eux et sans risque d’erreur. Ils n’ont qu’à, d’un clin d’œil, lire les symboles qu’ils voient (habillement, accessoires, bijoux, couleurs, gestes, etc.). Ils repèrent ces symboles, reconnaissent les rituels, les attitudes, les sorts, où que ceux-ci se trouvent et sous les meilleurs masques, dans la réalité tout comme dans la fiction. Et lorsque l’un des leurs devient une grande vedette, soit dans le monde profane soit sur le plan fictif, ils fêtent comme il se doit cette trop rare victoire. C’est pour cela que je cite des sorciers pratiquants, qui, mieux que tout discours, témoignent contre Potter ; sous l’angle chrétien, s’entend.

S’ils n’ont pas applaudi ni Merlin ni Gandalf, c’est que ces personnages sont entièrement fictifs et n’ont pas le « vivant » d’un sorcier d’aujourd’hui. Quant à Harry Potter, selon bien des sorciers qui se sont convertis, il est ce qu’il y a de plus proche du réel et tout son univers est une transposition, juste assez maquillée pour paraître fictive, de tout ce qui distingue la sorcellerie moderne. Voici ce qu’en dit l’un de ces « anciens », Steve Wohlberg, aujourd’hui ministre protestant, dans son livre Exposing Harry Potter and Witchcraft (pp. 64-65) :

Outre les lieux réels (l’Angleterre, l’Afrique, l’Irlande, l’Égypte, l’Australie et l’Amérique), l’auteur cite les noms de personnages réels (Nicolas Flamel, Adalbert Waffling et Helena Blavatsky), de compagnies réelles (Llewellyn Publications au Minnesota), d’outils réels (baguette magique, chaudron, boule de cristal) et de pratiques réelles (lancement de sorts, numérologie, divination, astrologie, chiromancie, enchantements, boule de cristal, voyage astral et spiritisme) ; tout cela est mentionné dans les livres chargés d’occultisme de JK Rowling. Il est vrai qu’à ces choses sont soigneusement mêlés des éléments imaginaires, mais le fait demeure : ces pratiques sont réelles et des sorciers réels s’y adonnent aujourd’hui sur toute la planète.   

Comme ancien sorcier, je peux parler avec autorité quand je dis que j’ai examiné les livres de Mme Rowling et que la série Harry Potter est un vrai cours d’initiation à l’occultisme. Ces livres enseignent à des milliers de jeunes à penser, parler, se comporter et s’habiller comme des sorciers. Les enfants sont si obsédés par Harry Potter qu’ils ont délaissé la télévision et leurs jeux vidéo pour lire ces manuels de sorcellerie.

            Donc, Monsieur le Professeur, pas de supercherie ni de tromperie majeure. L’« imprécision gênante » est tout de votre côté. Quant à « isoler, dans les romans critiqués, des fragments de dialogues ou de descriptions sans les situer dans l’intrigue ni préciser qui est le locuteur », je crois, comme pour le reste, qu’une lecture attentive dissiperait tout cela.

 

3.    À quoi s’ajoute une absence de rigueur qui se manifeste par un présupposé et une technique. Le présupposé, plusieurs fois répété par l’auteur, est que ce qui est vrai d’un ouvrage résolument condamnable, le Da Vinci Code de Dan Brown, est vrai pour Harry Potter. En particulier, Mme Mikaël insiste sur la place et le rôle des symboles dans les deux romans. On ne doute pas de l’usage fait par Dan Brown des symboles. Mais la transposition sur Harry Potter, sans autre forme de procès, n’est pas recevable, précisément parce que les symboles ouvrent par définition la possibilité d’usages et d’interprétations multiples. Il ne suffit pas d’affirmer une parenté, ou de repérer des similitudes, pour établir une identité.  

Encore un coup dans l’eau.

En aucun cas il ne peut s’agir de transposition de symboles, pour la simple raison que Dan Brown et JK Rowling utilisent des symboles différents dont la seule parenté est l’ésotérisme dans lequel ils baignent[2]. Mais cet ésotérisme en dit long sur le fait que les deux auteurs utilisent leurs symboles respectifs dans le même esprit et tissent dans la même veine, ce qui révèle entre eux une parenté morale, avec les déductions qui s’imposent. C’est cela que je souligne, non ce que vous insinuez. D’ailleurs, c’est vous qui parlez d’« établir une identité », pas moi. Donc, pas de « transposition [de symboles] sur Harry Potter sans autre forme de procès ». Faux. Voici quelques extraits de l’Annexe 1 de mon livre que vous n’avez pas dû remarquer touchant précisément les auteurs en question (Dan Brown et JK Rowling : deux frères, autour des pages 410-416, selon l’édition) :  

Comme Dan Brown est abondamment cité dans ce propos, il convient de montrer en quoi cet auteur et JK Rowling appartiennent à la même race morale vouée à l’exaltation des sociétés secrètes sur fond de paganisme dur. (…) À part leur talent et l’habileté avec laquelle ils usent du cadre fictif du roman pour enseigner une doctrine réelle, JK Rowling et Dan Brown se rejoignent d’abord par le caractère foncièrement gnostique de leur discours.  (…)  D’autre part, tout comme Dan Brown [personnifié par son héros Langdon] est « un grand amoureux des symboles » (Anges et démons, p. 18), l’auteur d’Harry Potter connaît manifestement la teneur du symbolisme occulte et païen et en exploite pleinement la richesse d’expression. Expert en la matière, il joue sur l’ambivalence des symboles communs aux traditions biblique et alchimique pour créer habilement une TRAME À DOUBLE ENTENTE. (…) Chez les deux auteurs, l’amour des symboles va de pair avec un profond respect des sociétés secrètes : la franc-maçonnerie chez Dan Brown et la haute sorcellerie (doublée de maçonnisme) chez JK Rowling [l’univers des sorciers est une société qui vit dans le secret, en marge de la société profane des Moldus et, comme il est dit au Tome 5, « l’Ordre du Phénix est une société secrète » genre franc-maçonnerie, avec ses membres cooptés, son action, ses mots secrets et ses locaux. Mais, contrairement aux sociétés secrètes du monde réel, qui ne font qu’ourdir dans l’ombre et que l’Église condamne avec des mots très forts (au total 590 condamnations dispersées dans divers documents !), ‘l’Ordre’ est une force bénéfique].

Or, le lien de la franc-maçonnerie [domaine privilégié de Dan Brown], avec la sorcellerie, sujet central d’Harry Potter, n’est plus à démontrer. Des auteurs très sérieux et bien documentés (notamment les papes, l’abbé Barruel, Léon de Poncins, Mgr Delassus et Jacques Ploncard d’Assac) l’exposent abondamment[3]. En outre, des ouvrages récents sur les sciences occultes, comme l’Element Ecyclopedia of Witchcraft (2005), consacrent des pages entières à la franc-maçonnerie, associant celle-ci, entre autres, aux pratiques de Marie Leveau, la papesse du vaudou haïtien.  « Il y a une importante composante maçonnique dans le vaudou », lit-on à la page 213 de cet ouvrage. Joignons à toutes ces voix celle d’un homme de terrain – soulignons « homme de terrain » -, l’exorciste français Mgr Tournyol Du Clos, auteur d’un livre bombe, Le Combat avancé de l’Église (2004), qui écrit d’une main sûre ces lignes explosives (pp 30-31) : 

La franc-maçonnerie est la secte satanique qui a fait, ces dernières années, le plus grand nombre d’adeptes. Beaucoup occupent des postes élevés dans l’Église.  Ils sont très bien organisés, structurés, notamment en « groupes de prières ». Pratiquant des rituels sataniques, capables de fonctionner en continu, ils ont leurs « sacrements », leurs sacrifices et leurs rites.  Persévérants et malignement zélés dans la poursuite du mal.  Ils sont cependant camouflés sous l’apparence du bien.  Leur arme la plus performante est le maléfice – pris comme fait individuel ou comme arme de groupe – contre l’Église et contre les chrétiens. 

Or, l’Église, qui est très riche en moyens de défense, est très pauvre en matière de connaissance de l’ennemi, spécialement de nos jours où la crise porte d’abord sur la Foi. En dépit des condamnations réitérées des Souverains Pontifes, elle ne s’est guère souciée d’étudier (et encore moins d’enseigner) la puissance de cette secte, sa nature ou sa tactique.  La conséquence logique est que ses ennemis ont réussi à y pénétrer, éliminant ses défenses, détruisant ses citadelles, s’insinuant partout, s’emparant des positions stratégiques et occupant des postes de commande.

En parlant des « usages et interprétations multiples » des symboles, vous semblez oublier la première règle d’or : les symboles s’interprètent en fonction de leur contexte, ouvertement gnostique et antichrétien dans le cas de Dan Brown, d’un ésotérisme plus subtil, mais diablement présent, dans le cas de Mme Rowling, qui outrage tout autant le Christ et Son Église, mais juste sous la surface, dans la trame invisible (voir là-dessus mes chapitres intitulés Un antichristianisme latent I et II). Quand on respecte le cadre de référence des symboles, toute confusion venant des « usages et interprétations multiples » disparaît sur-le-champ… Il est clair, Monsieur le Professeur, que vous ne connaissez pas l’univers des symboles ni la façon de les interpréter, encore moins les applications sournoises qui leur sont conférées pour glisser en silence des messages révoltants. C’est une chose qui vous est totalement étrangère et qui, pourtant, explique bien des aspects cachés de notre vie moderne, maintenant sous l’emprise des sociétés de l’ombre. 

L’analyse symbolique à la mode maçonnique employée par Dan Brown dans ses enquêtes (celles-ci sont inventées ; la méthode est réelle) s’est révélée, appliquée à Potter, hautement instructive. Je prends, pour l’illustrer, quatre exemples choquants et sans un mot d’excuse pour la gêne qu’ils causeront, car l’enfant qui se passionne pour Harry Potter ne manquera pas un jour de se les faire expliquer à l’insu de ses parents, qui continueront à croire la série innocente… Ce judicieux codage visant à faire passer des messages scandaleux sous les yeux des profanes est, de toute évidence, un TRAVAIL D’INITIÉ. Pour l’œil qui sait voir, c’est un fait avéré : un nombre d’initiés prennent aujourd’hui la plume pour écrire des romans à double fond, des chansons à double sens, des scénarios de film chargés d’ésotérisme, pour instruire dans leurs voies, sous couvert de loisirs, un monde qui ne se doute pas de ce qu’on lui insuffle

L’une des spécialités des sociétés de l’ombre est d’être en plein soleil mais sans se révéler, et d’apposer leur sceau, c’est-à-dire leurs symboles, sur un nombre effarant de produits culturels tout en se protégeant sous l’étiquette « Fiction »[4]. Le nombre de films où l’on voit une société secrète ou qui sont constellés de symboles maçonniques l’atteste abondamment (même La Légende de Zorro (2005) en a une !). Vous pouvez vérifier, Monsieur le Professeur, en regardant seulement deux films très « chargés » : Trésor national (2004) et Sherlock Holmes (2009). Comme le montre le titre d’une conférence donnée en juillet 2010 par l’Ordre des Rose-Croix à son siège à San Jose en Californie, cela s’appelle être « caché en pleine vue » (Hidden in Plain Sight). Sous-titre de la conférence : L’influence des mouvements ésotériques occidentaux sur la pensée moderne 

Le codage symbolique est une ruse très ancienne qui remonterait au temps de l’Église Primitive. Les Métamorphoses ou L’Âne d’or d’Apulée, récit initiatique passé sous le voile du conte, date du 2e siècle. Dans la même veine, il y a La Flûte enchantée de Mozart (qui était franc-maçon), Le Serpent Vert de Goethe, Le Magicien d’Oz (Frank Baum était théosophe convaincu et également l’auteur d’une pièce intitulée The Uplift of Lucifer or Raising Hell (l’essor de Lucifer), Le Livre de la Jungle du franc-maçon Kipling, Le Prince des Mouches (trois niveaux de lecture), La Toile de Charlotte, où l’araignée savante, comme l’Aragog de Potter, règle tous les problèmes par des mots, donc par la connaissance ou gnose). Charlie et la chocolaterie est une série d’épreuves symboliques dont le gagnant hérite d’une usine très étrange. Enfin, il y a déjà cinq siècles, Johann-Valentin Andreae (1586-1654) publiait Les Noces Chimiques de Christian Rosencreutz, récit initiatique doublé d’un traité d’alchimie et dont s’inspire beaucoup l’auteur d’Harry Potter. Les ressemblances sont telles qu’aucun doute n’est permis.

Harry Potter s’inscrit dans cette longue tradition de textes à double sens, avec deux messages parallèles savamment « tricotés », l’un général et distrayant pour le public profane qui ignore tout de la sorcellerie ; l’autre, subliminal, ésotérique et sérieux pour les initiés et tous ceux qui désirent explorer le domaine... Il s’agit donc à la fois de séduire et d’instruire, de séduire pour instruire en exerçant sur le subconscient du lecteur ce que Wilson Bryan Key appelle la « persuasion subliminale ». Le but ? Induire progressivement d’autres comportements habilement alignés sur les doctrines gnostique, ésotérique, païenne et maçonnique[5].  Ainsi, même si le lecteur ignore l’existence de la trame invisible, la charge ésotérique/magique de celle-ci agit quand même sur lui et sur son subconscient, avec effet cumulatif proportionnel au nombre de lectures et au degré d’amour qu’il nourrit pour ces livres.  

Mais revenons à l’analyse symbolique. Pour bien comprendre les exemples suivants, il faut savoir que dans les milieux sorciers, fidèlement transposés dans la série, la sexualité libre de toute entrave et bien souvent vécue dans un cadre rituel, est une chose essentielle. Chez les sorciers, c’est simple : il n’y a pas d’initiation sans sexe. Or, les amours qui se développent à partir du Tome 4 ne laissent pas supposer d’activité sexuelle explicite. Et pourtant, cette activité est tout à fait présente, exprimée par allusion ou analogie, par la voie des symboles.

Tout commence après « le bal de Yule », improprement traduit par « le bal de Noël » (Tome 4, pp. 383 et suiv.). Après minuit, les couples disparaissent dans un jardin de roses où ils semblent être « très occupés ». L’un de ces couples, s’étant « redress(és) dans leur buisson de roses, avaient disparu dans un bosquet moins exposé aux regards »… ‘C’est juste un petit flirt !’ grondera la voix du siècle, toujours prête à défendre les droits de l’amour sans frein. Mais non, c’est beaucoup plus, à cause du symbole très sexuel de la rose, fleur sacrée d’Aphrodite, déesse de l’amour charnel. En accolant sans cesse les mots « buissons de roses » aux évolutions des couples qui s’y cachent ou qui en sortent, l’auteur laisse entendre discrètement que ce soir-là était celui de l’initiation à la ‘magie sexuelle’, également appelée magie rose ou rouge. Soutenant cette déduction et comme pour appuyer l’influence d’Aphrodite, l’auteur prend soin de préciser que les fameux buissons ne faisaient pas partie du décor ordinaire du parc et qu’ils avaient été spécialement « conjurés » pour le bal de Yule. Tout cela se confirme dans le fait éloquent que le festival celtique de Yule correspond aux Saturnales romaines, au cours desquelles se célébraient des rites de fertilité, donc des orgies de couche.    

Exemples 1 et 2 : l’analogie - C’est une donnée de base connue des occultistes : les outils du sorcier (baguette, balai, couteau et chapeau pointu) sont des symboles phalliques ou sexuels, c’est-à-dire qu’ils ressemblent par leur forme à l’organe masculin. Sachant cela et sachant que chaque outil reflète les attributs de son maître, relisons un passage du Tome 4. C’est l’examen des baguettes magiques avant le Tournoi des Trois Sorciers. La baguette ici décrite est celle de Viktor Krum, le champion bulgare de Quidditch, également bien connu pour son goût prononcé pour les jolies sorcières :

Bois de charme avec un cœur de nerf de dragon. Plus épaisse que la moyenne Très rigide10 pouces et quart… Avec une détonation semblable à celle d’un pistolet, la baguette projeta une volée de petits oiseaux qui s’envolèrent dans le ciel humide.

            Disons-le sans pruderie : c’est une éjaculation.

L’antithèse absolue du jeune Don Juan bulgare est un vieux professeur rondelet et bedonnant qui fait son apparition au Tome 6, le professeur Slughorn. Son nom en anglais (Slug = limace, mou ; Horn = corne) veut dire, littéralement, « corne molle ». La corne, symbole phallique de par sa forme, est naturellement dure… L’auteur traite donc cet homme de « limace » dans le sens le plus bas, tout en laissant entendre qu’il avait eu un faible pour la mère d’Harry quand celle-ci était dans sa classe, plus de cinquante ans plus tôt. En outre, le professeur ‘Corne-Molle’ prépare pour ses élèves, juste pour qu’ils « y jette(nt) un coup d’œil » et bien que le règlement l’interdise strictement, un plein chaudron de philtre d’amour… et du meilleur. « Quand vous aurez autant que moi l’expérience de la vie, dit-il à ceux-ci, vous ne sous-estimerez pas le pouvoir de l’amour obsessionnel... » (Tome 6, p. 208).

Exemple 3 : Suggestions érotiques et naissance virginale - Dans la symbolique occulto-celtique, le chaudron est le lieu des grandes transformations, initiations, et renaissances. C’est une matrice, foyer des gestations magiques, et par extension, un symbole du sein maternel, avec les associations qui en découlent.  Le chaudron (sein maternel) et le bâton qu’on y plonge pour remuer (organe mâle) forment un couple de symboles figurant l’amour charnel, comme les couples mortier-pilon et calice-glaive. On retrouve ce couple au Tome 6 (pp. 367 et suivantes) dans une situation où tous les détails comptent.

C’est le soir de Noël chez la famille Weasley réunie au complet, avec Harry. Leur maison s’appelle Le Terrier, allusion à la libido légendaire des lapins. À la radio, Celestina Warbeck la vedette préférée de la mère de famille, chante une chanson d’amour dont voici les paroles :

Ô, viens remuer mon chaudron / Et si tu t’y prends comme il faut / Je te ferai bouillir une grande passion pour te garder ce soir / Près de moi, bien au chaud.

Outre l’intimité sexuelle ici présentée sous le voile des symboles, le nom de la chanteuse fait allusion au roman La Celestina écrit à la gloire des sorcières par Fernando de Rojas en 1491, en pleine Inquisition espagnole. Dans ce roman traduit en plusieurs langues et réédité dix-huit fois, les gens ordinaires sont tournés en ridicule, tandis que la sorcière Celestina et toutes ses prostituées pétillent d’intelligence et rayonnent de bonté… comme dans Harry Potter, où le lot des Moldus est l’imbécilité, contrairement aux sorciers, qui brillent au firmament. Et tout cela se passe, par un malin hasard, le soir de la naissance virginale du Sauveur

         Je vous laisse découvrir comment l’auteur s’y est pris pour nous laisser entendre qu’Harry avait perdu sa virginité…

Exemple 4 : l’allusion - Au Tome 5, Harry et ses amis attirent la malfaisante Dolorès Ombrage, qui se fait appeler « La Grande Inquisitrice », dans la Forêt interdite et en reviennent sans elle. Que lui est-il arrivé ? « Elle a été emmenée par un troupeau de centaures » qu’elle avait insultés (Tome 5, p. 903). Quelques jours plus tard, Dolorès Ombrage reparaît au château, muette et défaite. Qu’ont-ils bien pu lui faire, se demandent les élèves ? L’on est vite renseigné lorsqu’on sait que les centaures « symbolisent la concupiscence charnelle, avec toutes ses violences brutales qui rend l’homme semblable aux bêtes, (qu’ils) sont dominés par les instincts sauvages incontrôlés (et) sont portés à enlever les femmes pour les violer »[6]… Il s’agit donc ici d’un acte sexuel humano-animal, c’est-à-dire d’un acte de bestialité

Deux détails le confirment : en rentrant à l’école après son séjour dans les bois, Dolorès Ombrage 1) « était en état de choc » tout en restant intacte par ailleurs, preuve que les sévices subis n’étaient pas d’ordre externe et 2) « ses cheveux étaient en désordre et parsemés de feuilles et de brindilles » (Tome 5, p. 1007), signe qu’elle avait été couchée ou traînée par terre. Elle le mérite ! pensera le lecteur, parce qu’elle est si abjecte qu’« (on) ne (peut) imaginer de châtiment assez féroce contre elle. » (Tome 5, p. 861). Avec une joie mauvaise et comme pour appuyer sur l’ironie grossière de ce viol à la chaîne (il s’agit d’un troupeau, rappelons-le !), l’auteur présente le professeur Ombrage comme « une sorcière aux mines de vieille tante célibataire »... 

Dans le Da Vinci Code, il n’est pas nécessaire de masquer de la sorte les mentions érotiques, car le roman s’adresse surtout à des adultes ; mais il est établi que les deux auteurs parlent également de sexe sans la moindre pudeur. D’autre part, le travail des symboles qu’il y a dans Harry Potter comme dans d’autres produits de la culture de masse, ne peut être que l’œuvre de sociétés secrètes, imbattables à ce jeu de dissimulation. D’ailleurs, Dan Brown lui-même fait un clin d’œil complice à Mme Rowling en lançant une boutade mi-plaisante mi-sérieuse laissant entendre qu’Harry Potter serait une version moderne de la gnostique quête du Graal[7]. Cette suggestion-boutade, typique de la manie des gens de l’ombre de glisser des vérités sous des propos légers, s’est révélée exacte (voir les six points à la fin de mon chapitre « Un antichristianisme latent I). C’est un clin d’œil complice entre deux initiés qui n’ont pas besoin de se parler pour se comprendre. Ils n’ont qu’à déchiffrer le langage des symboles.

4.     Bref, en lisant Harry Potter et l’ordre des ténèbres, comme d’ailleurs pour tout essai, le lecteur doit se souvenir que ce n’est pas parce que c’est écrit, que c’est avéré. En tout, le discernement intellectuel s’impose.

                    Aucun discernement sérieux, qu’il soit intellectuel, moral ou spirituel, ne peut donner ses fruits sans l’aide du Saint-Esprit. Il est nécessaire de le rappeler, car trop de cerveaux brillants, abusés notamment par l’étiquette « Fiction », croient leurs lumières humaines suffisantes pour bien voir. Point n’est besoin pour eux de déranger le Patron. Autant courir les bois à la lueur des lucioles… Nous vivons dans des temps menteurs et homicides à l’image du vieux Singe qui maintenant les domine, où le voile des apparences devient de jour en jour plus épais et trompeur et où, pour le lever, L’AIDE PERMANENTE DE DIEU NOUS EST INDISPENSABLE. L’affaire Harry Potter est un exemple typique de cette tromperie subtile : quatorze ans de confusion sont là pour le prouver.  

                    Ensuite, pour discerner, il faut bien s’informer en puisant aux bonnes sources. Vous qui mettez en doute la précision des miennes, peut-être serait-il  temps de faire valoir les vôtres ? Avez-vous consulté les meilleurs spécialistes en écoutant d’abord les sorciers convertis, qui se prononcent en chœur contre Harry Potter ? Avez-vous entendu les sorciers pratiquants, dont l’avis a aussi son poids dans le débat ? Avez-vous des notions suffisantes d’occultisme ? Ce point est essentiel, car méconnaître l’occulte a des conséquences graves, comme le montre Jim Schutze dans son récit d’enquête sur le meurtre rituel du jeune Mark Kilroy, sacrifié en 1987 à Matamoros, au Mexique, par des satanistes :

Tous les spécialistes ou supposés tels furent mis à contribution.  Nombre d’universitaires et de médecins, se fondant sur des informations de seconde main, obsolètes de surcroît, mirent en doute la réalité vaudou de l’affaire de Matamoros. (…) Ainsi, ne disposant que d’informations partielles glanées ici et là par les journalistes, ces soi-disant spécialistes concluaient-ils à une méchante affaire de trafiquants de drogue qui avaient voulu jouer au vaudou.  (…) Les journalistes, pour la plupart, ne regardaient pas dans la bonne direction et n’interrogeaient pas ceux qui auraient pu les éclairer. Le fait que l’affaire de Matamoros ne correspondait pas exactement aux cultes étudiés par ces universitaires ne signifiait rien en soi, car ces rites, pour la plupart, échappaient aux regards et aussi se transforment, évoluent.  Il aurait suffi d’interroger les policiers, en particulier ceux qui luttent contre les trafiquants et qui, constamment sur le terrain, suivent ces choses de près, pour comprendre qu’il s’agissait bien de vaudou[8].

                    La même confusion règne depuis qu’Harry Potter séduit les jeunes esprits, comme les moins jeunes, d’ailleurs. Et rien n’indique qu’elle va enfin se dissiper, parce que seule une poignée parmi ceux qui dirigent et instruisent la jeunesse connaissent le fait occulte conté par ses grands noms. Combien de fins cerveaux nous parlent d’occultisme sans même savoir qui sont Éliphas Lévi (« Elphias Doge » dans Harry Potter), H.P. Blavatsky (« Cassandra Vablatsky ») ou Aleister Crowley (« Alastor Moody » dans l’original anglais)… Combien savent seulement que Nicolas Flamel et Paracelse étaient des alchimistes réels, et donc des initiés, que Paracelse lui-même avait eu en son temps de fréquents démêlés avec l’Église et qu’il inspira L’Alchimiste de Marguerite Yourcenar ? Combien ignorent le fait, pourtant fondamental, que l’alchimie magique, inscrite en filigrane dans la série Potter, a été condamnée par saint Thomas d’Aquin ?       

                    Que dites-vous, d’autre part, des vaillants exorcistes (Don Amorth, Francisco Bamonte, Mgr Tournyol du Clos, les pères Jeremy Davies et Pedro Mendoza, pour ne nommer que ceux-là), qui sont unanimement contre le jeune sorcier ? « Je n’ai pas étudié ces choses, affirme Don Amorth, JE LES AI VUES ! » (Nouveaux récits d’un exorciste, p. 102) et, les ayant bien vues, il peut les reconnaître. Trouvez-vous anodin que dans la semaine du 20 juillet 2007[9], juste avant la sortie du Tome 7, plus de 500 prêtres exorcistes et laïcs engagés réunis au Mexique aient condamné en bloc Harry Potter, accusé de « faire beaucoup de mal » ?

Qui osera prétendre être mieux équipé que ces gens de terrain pour reconnaître l’ennemi sous ses différents masques et parler d’expérience de l’occultisme lourd ?

                    Tous l’ont dit : Harry Potter, c’est de la sorcellerie sérieuse et les écoles de magie, comme la Grey School of Wizardry d’Oberon Zell-Ravenheart, recrutent ouvertement dans l’immense lectorat de JK Rowling. « Sur les milliers de fans d’Harry Potter dans le monde, lit-on dans le Grimoire (p. 271, original anglais), il y en a des dizaines de milliers qui voudraient pouvoir exécuter les actes magiques décrits par JK Rowling. Mais ces jeunes aspirants doivent compter sur de l’information provenant de sources anciennes. Y a-t-il de par le monde un vrai collège Poudlard ? Un Dumbledore réel ? Où est le livre dont ces sorciers en herbe ont besoin pour s’instruire ? Heureusement pour ces fans, ce manuel essentiel a été préparé par Oberon Zell-Ravenheart en 2003, une bonne année pour semer des graines de sorcellerie. » Lorsqu’un mage pratiquant fait une telle promotion, une grande prudence s’impose, mais une prudence active et pas seulement verbale, car tout cela est sérieux, terriblement sérieux.

                    « Nos choix, écrivez-vous dans votre article Choisis ton bonheur, montrent ce que nous sommes parce qu’ils montrent où est notre cœur. (…) Mes choix ne sont pas des envies, mais des décisions prises en connaissance de cause. » Voilà pourquoi vouloir devenir sorcier ne peut en aucun cas être un choix innocent. Comme le dit Mike Warnke, ancien grand prêtre noir, les bons sorciers n’existent pas parce que la bonne magie non plus n’existe pas. Donc, une affirmation comme « Tu es une sorcière, mais il n’y a rien de mal à cela » (Tome 7, p. 710) est un mensonge total que le public, confiant, a gobé sans penser, tout comme le faux principe, maintenant accepté, du bon sorcier/mauvais sorcier, bon vampire/mauvais vampire. En décidant d’écrire une histoire de sorciers, Mme Rowling a fait le plus mauvais des choix. Et même si l’on admet que « c’est juste de la fiction », qui a dit que la fiction n’avait aucun effet ?

                    La profonde influence qu’elle a sur l’affectif en fait, tout au contraire, un très puissant moyen de remuer les foules, et c’est une influence d’autant plus redoutable qu’elle est voulue, aimée, désirée, recherchée. L’ascendant des idoles sur de grandes fournées d’âmes se mesure à leur capacité de faire battre les cœurs et non au fait que leur produit soit réel ou fictif. Ce n’est pas en termes de réel-fictif qu’il faut comprendre ces choses, mais bien selon le poids de leur charge émotive, car c’est cela qui fait courir les jeunes et leurs familles. Les longues files de minuit qui, sept fois en dix ans, ont guetté la sortie du dernier Harry Potter, ne sont-elles pas l’effet d’une œuvre de fiction ? Et l’agressivité si disproportionnée des fans qui ne tolèrent pas que l’on émette des doutes sur Harry Potter, n’est-elle pas également une conséquence réelle à inscrire à son compte ? Et du côté du bien, les paraboles du Christ ne sont-elles pas aussi des histoires inventées qui transforment les âmes depuis plus de vingt siècles ?  

                    Mais pourquoi chercherait-on à nous manipuler par le codage des livres, l’outil subliminal, et autres contorsions dignes de Hollywood ? Pourquoi les imprésarios d’Harry Potter se seraient-ils donné tant de mal pour tromper ? Qu’est-ce qui peut justifier une telle duplicité ? Alan Yusko, ministre protestant, a donné en 2003 cette réponse sans détour :

Le monde des adultes et celui des enfants sont programmés pour accepter l’occultisme de Satan tout en rejetant Dieu et la Bible.  Un jour, Satan sera autorisé à porter son Antéchrist au pouvoir pour gouverner le monde.  Dans l’empire de la Bête, l’acceptation et l’utilisation de la sorcellerie seront très répandues.  Pour arriver au point où les gens accepteront et aimeront publiquement l’occultisme, il faut d’abord conditionner les foules et donc leur faire subir un lavage de cerveau[10].

Confirmation de l’auteur américain Craig Heimbichner dans son livre Blood on the altar (Du sang sur l’autel, 2005, éd. Saint-Rémi) :

La Cryptocratie n’est pas un mythe ; elle cherche à transformer l’humanité par un processus alchimique de conscience collective, ou « Group Mind », qui comporte le passage de différents tests et les réponses correspondantes, en passant par des filières liées aux sociétés secrètes. Il en résulte un contrôle psychologique et culturel, mais surtout une transformation. Pour l’essentiel, la Cryptocratie plonge l’esprit des masses dans un chaudron, comme le faisaient les alchimistes de la Renaissance, et à l’occasion, elle goûte, ajoute des ingrédients, puis brasse le tout.

Ces mots feront sourire seulement ceux qui ne savent pas que, dans le discernement sur Harry Potter, phénomène d’influence d’une envergure mondiale, deux blocs monumentaux ont été oubliés : 1) la vague d’occultisme qui submerge l’Occident depuis les années 1960[11] et dont Harry Potter est un fruit naturel ; et 2) l’instauration du Nouvel Ordre Mondial, ce grand bandit masqué qui veut se faire passer pour un grand philanthrope, mais qui s’annonce plutôt comme un cruel tyran. C’est en préparation de ces temps « rénovés » que la Vierge de La Salette avait annoncé une abondance de mauvais livres.

Je termine en disant qu’il ne faut pas confondre la rigueur scientifique avec l’esprit douanier qui contrôle jusqu’à l’ombre de la valise des gens ; que trop d’intellectuels manquent à leur devoir de discernement en se laissant séduire par cette fraude intégrale qu’est la série Potter ; qu’ils se trompent lourdement en croyant pouvoir faire la morale aux chrétiens à partir d’une malsaine histoire de sorcellerie ; et qu’en lisant votre critique, Monsieur le Professeur, on ne peut que vous redire cette vérité sortie de votre propre plume : « Ce n’est pas parce que c’est écrit que c’est avéré. »    

                Mona Mikaël


[1] Antoine Besson, Harry Potter et l’au-delà de la fiction (série de 5 publiée sur le site de Liberté politique.

[2]Quelques signes de l’ésotérisme d’Harry Potter : La sorcellerie est, par nature, ésotérique, occulte, invisible, cachée (on la voit trop souvent à ses effets terribles) ; présence de la Pierre philosophale du Tome 1 au Tome 7 (elle disparaît au Tome 1, reparaît du Tome 2 au Tome 6 sous la forme du phénix, son symbole alchimique, et revient au Tome 7 comme « Pierre de résurrection ») ; omniprésence de la gnose (c’est celui qui sait des choses cachées qui aura la victoire) ; élitisme des sorciers face aux Moldus ; noms de vrais sorciers/alchimistes historiques (Flamel, Paracelse, Agrippa) et de la théosophe Helena Blavatsky (sous l’anagramme Cassandra Vablatsky) ; situation de l’école de sorcellerie au Nord, axe ésotérique important (comme Les Royaumes du Nord de Pullman) ; prédominance du vert émeraude, couleur fort à l’honneur chez les alchimistes (Les Chevaliers d’émeraude tiennent leur nom de la même source et Anne Robillard, auteur de la série, avoue sa foi dans la magie) ; caractère hautement ésotérique du Département des mystères, hymne à la géométrie sacrée maçonnique ; initiation d’Harry, parodie du cheminement chrétien, par Voldemort, le Serpent Initiateur ; présence de la coupe du Graal dans toutes les coupes de la série et notamment dans la Coupe de feu, le cri d’Harry Potter au Tome 7 : « C’est une quête! », le nom de Perceval dans les noms de Dumbledore et dans celui de Percy ; présence de l’homoncule toutes les fois qu’apparaît un petit homme chauve ou un Voldemort pareil à un affreux bébé avant sa ‘renaissance’ dans le chaudron magique ; présence, en filigrane, des symboles du Tarot, de la géomancie et du zodiaque, etc.

[3] Voici également la définition détaillée de l’occultisme donnée par un 33e degré, membre actif du Conseil Suprême du Mexique, Jaime Ayala Ponce, dans un livre « réservé aux clercs et maçons à l’esprit large » (Epiphanius, Maçonnerie et sectes secrètes – Le côté caché de l’histoire, nouvelle édition 2005, p. 77.) : « C’est la science qui étudie les mystères de la nature et du développement des pouvoirs psychiques latents dans l’homme. L’occultisme représente un amalgame de connaissances et de méthodes comme le magnétisme, la gnose, la cabale, la théosophie, le rosicrucianisme, etc., tout cela naturellement du point de vue spéculatif.  Pour le moment pratiquement, nous avons la magie, l’astrologie, l’alchimie, le yoga, etc., en incluant naturellement les phénomènes psychophysiques comme le spiritisme et d’autres considérés de nos jours comme partie essentielle du paranormal (clairvoyance, clairaudience, télépathie, diagnostics et soins à distance, imposition des mains, etc.), naturellement dans le but de les étudier, les expliquer, les définir et les pénétrer. »

[4] Dan Brown est un exemple de ce stratagème simple qui lui permet de tirer tranquillement sur l’Église sans se faire inquiéter.

[5] Le livre du Dr Key, The Age of Manipulation, est une autorité dans la dénonciation des influences et mécanismes subliminaux dont l’action sur le subconscient n’est plus à démontrer. On connaît ces influences surtout dans l’industrie du son et de l’image, qui ont un impact direct sur le consommateur. Leur travail de sape s’exerce également, mais de façon plus insidieuse, dans l’écrit. Le Dr Key est membre de la prestigieuse société Mensa.   

[6] Dictionnaire des symboles, Chevalier et Gheerbrant, Centaure.

[7] Da Vinci Code, p. 204. éd. JC Lattès, 2004.

[8] Le Chaudron de sang - Enquête sur les meurtres rituels à Matamoros, pp. 186-187.  Citons ici un mot du Chevalier Gougenot des Mousseaux, qui a beaucoup écrit sur l’occultisme au XIXe siècle : « Mais ceux qui ne connaissent ni la vraie nature de l’homme, ni celle des esprits et des choses, ni les secrets de l’art magique – et c’est dire presque tout le monde -, ceux-là, dis-je, se figurent alors que la nature seule agit. » (Moyens et médiateurs de la magie, Éditions Saint-Rémi, p. 406).

[10] For Children : Occult Training in Evil, http://heaven77.50webs.com/occtrain03.html

[11] « Dans le dernier tiers du XXe siècle, écrit le mage Zell-Ravenheart dans son Grimoire de l’Apprenti Sorcier, il y a eu une formidable renaissance de la sorcellerie et du paganisme.  Depuis les années 1960, beaucoup de nouveaux groupes occultes ont été créés et le nombre des adeptes de la magie est monté en flèche, passant de plusieurs centaines à plusieurs milliers.  On a vu également une grande floraison d’ouvrages sur la magie qui ont soutenu tout une industrie de l’édition « occulte ».  Enfin, à l’aube du XXIe siècle, la sorcellerie s’est trouvée encore une fois reconnue par le public avec l’avènement des livres et des films d’Harry Potter. »

 

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