Droit fil ?
par Mona
Mikaël
Lundi 19
septembre 2011
En réponse à
la critique du professeur Gazeaud datée du 29 juillet 2011 (À propos de Harry
Potter, Mona Mikaël et la rigueur scientifique), j’avais préparé une
réplique polie et détaillée que
Liberté Politique
a tout de suite rejetée.
Refus de publier.
Motif officiel : la longueur du texte. Cependant, MM. Gazeaud et Besson ont eu,
sur le même site, quatre
fois le même espace
pour leur série d’été Harry Potter au-delà de la fiction… En favorisant
ainsi la partie pro-Potter, que ces messieurs représentent, et privant l’autre
côté de son droit de réponse après l’avoir laissé gravement discréditer, les
dirigeants de ce site qui se dit « carrefour d’échanges entre intellectuels »,
protecteur de la liberté d’expression et qui veut « préserver les jeunes de
toutes addictions », révèlent en l’occurrence
un sens de l’équité pour le moins
élastique.
C’est pourquoi l’idée de tenir un vrai débat sur ce sujet brûlant ne leur a même
pas été proposée.
On peut lire
ma réponse au professeur Gazeaud à cette adresse :
Trois
semaines après cette
réplique censurée,
voilà qu’un autre fil daté du 9 septembre, signé Antoine Besson (Harry
Potter : ange ou démon ?), se déroule à son tour en guise de réaction. Ce
fil, issu de la même bobine que celui d’Antoine Gazeaud, comporte autant de
nœuds auxquels se trouve mêlée, on se demande comment… la
pensée d’Aristote.
M. Besson reconnaît une vérité première déjà archi connue, à savoir qu’« Harry
Potter n’est pas une œuvre d’évangélisation », et va jusqu’à admettre, mais sans
s’en émouvoir, qu’« il est possible de supposer que l’inspiration de J.K.
Rowling soit athée et peut-être même anti-chrétienne ». Mais attention !
ces concessions qu’il s’arrache comme une méchante molaire « ne signifie(nt) pas
pour autant que (M. Gazeaud et lui-même) souscriv(ent) à la chasse aux sorcières
qui anime ceux qui rejettent Harry Potter comme œuvre démoniaque. »
Distinguons.
S’il y a chasse aux
sorcières du côté des Anti, ce n’est en aucun cas dans le sens péjoratif dont
abusent honteusement, comme d’une massue commode, ceux qui veulent les frapper
d’un coup sûr et rapide sans trop se fatiguer ; mais dans le sens légitime où
tout chrétien sérieux rejette une influence dont il ne veut pas chez lui.
Une influence malsaine
autant que dangereuse qui cherche à infiltrer l’esprit de ses enfants.
C’est dans ce sens-là qu’on chasse les sorcières des foyers où elles veulent
s’incruster par mille moyens subtils. Hier, on pourchassait ; aujourd’hui, on
repousse. En des temps moins aveugles, qui ne sont pas si lointains, jamais
Harry Potter n’aurait pu s’imposer comme il a su le faire au saut du millénaire
grâce aux puissantes machines productrices de héros, car on l’aurait reconnu
très vite pour ce qu’il est : un produit sulfureux des antres du Grappin. Et il
n’y aurait pas eu autour de ce morveux
quatorze ans de controverse causés par l’ignorance. Personne, dans ces temps-là,
n’aurait seulement pensé à brandir Aristote en espérant faire croire à
des foules éveillées qu’une longue apologie de la sorcellerie « repose sur une
éthique rigoureusement saine ».
« Une éthique rigoureusement
saine » dans une série d’« inspiration athée et peut-être anti-chrétienne » ?!
Faudra-t-il à ce point faire crier le bon sens ?
S’il y a de
l’Aristote dans Harry Potter, il est bien camouflé. Ce qui l’est moins, par
contre, et n’est certes pas fait pour décrasser les livres, c’est la pensée
tordue et violemment hostile à la doctrine du Christ, d’Helena
Blavatsky
(Cassandra Vablatsky dans Harry Potter). Fondatrice de la théosophie, auteur d’Isis
dévoilée (devenue dans la série Lever le voile du futur) et marraine
confirmée du Nouvel-Âge paϊen, cette malheureuse figure du 19e siècle
caressait le grand rêve de
voir le monde entier, sans
distinction de race, de classe ni de couleur, pratiquer l’occultisme…
Ce rêve se réalise
au vieux collège Poudlard, qui invite à s’instruire dans ses murs
« prestigieux » beaucoup de jeunes sorciers de descendance ‘moldue’ (profane) et
de tous les pays, sous l’œil réprobateur de l’aristocratie, gardienne vile et
cruelle des grandes lignées magiques.
Le rêve de Madame Blavatsky se
concrétise aussi dans notre monde réel,
où l’école de magie, déjà bien implantée - discrètement mais sûrement - à
l’école de quartier, se reproduit partout dans l’Occident chrétien. Elle
s’installe également, à son aise, sur la Toile.
Moteur du
recrutement dans ces écoles
« spéciales » qui étanchent les grandes soifs créées par la série (effet réel
d’une œuvre « fictive »),
le monstrueux succès mondial d’Harry Potter, produit et promotion certains de l’Occulture[i],
alimente un moulin qui ne fait que
commencer à faire tourner ses ailes. Ces
succursales réelles de
l’école de Potter,
dont la présence chez nous ne présage rien de bon,
préparent très activement des
phalanges d’occultistes.
Ces phalanges destinées à
soutenir l’avènement du Grand Maître Sorcier annoncé par saint Jean,
sont en pleine formation
dans un silence discret.
Mais dès qu’on les aura déclarées initiées, elles iront exercer leurs grands
« talents » magiques dans ce même Occident, qui, chaque jour davantage, jette
son armure chrétienne, sans parler des petits comptes à régler en coulisse…
Alors, notre modernité dangereusement tolérante pour l’ouvrier du mal verra se
multiplier, tout comme dans la série, les faits inexplicables : meurtres
rituels, « accidents qui ne sont pas des accidents » (Tome 7, p. 34), etc. Et
lorsque ce futur sera devenu présent, la contre-attaque sera beaucoup plus
difficile. Alors, rien ne servira de discourir et la pentecôte du diable pourra
se réaliser.
M. Besson
estime, par ailleurs, que « juger d’une œuvre littéraire uniquement depuis la
vision de l’auteur est réducteur, (car) l’œuvre possède sa propre réalité et sa
propre existence indépendamment de son créateur et de l’intention qui a présidé
à sa création. » Encore une fois, prudence.
L’autonomie d’une œuvre ne rend
pas accessoire la vision de son auteur,
qui en demeure toute l’âme, quoiqu’on y puisse déceler d’étrange ou d’inédit.
Dans toute étude sérieuse, c’est d’abord cette vision qu’on examine à fond, non
l’interprétation qu’on pourrait en donner, si séduisante soit-elle. Quand il y a
controverse, l’examen qu’on en fait est encore plus serré et c’est à cet auteur
que Dieu demandera des comptes, non à ses exégètes.
Toute œuvre créatrice est un
travail d’équipe dont il convient de savoir qui est l’inspirateur, que
l’auteur, par ses choix, fait maître de sa vie,
surtout quand il publie des histoires pour enfant qui se répandent dans le monde
à coups de chiffres fous. La Vierge à La Salette avait clairement prédit que « les
mauvais livres abonder(aie)nt »
comme abondent, logiquement, les « malfaiteurs
littéraires »[ii]
qui les écrivent.
« Ce
serait avoir une piètre opinion de J.K. Rowling, poursuit M. Besson, que de
penser qu’elle ne s’est pas documentée sur les magiciens pour rédiger sa saga
littéraire qui se déroule dans un décor magique. » Non. L’auteur le mieux
documenté n’atteindra jamais le degré de précision ni l’assurance de Mme Rowling
dans le traitement d’un sujet aussi spécialisé et surtout très secret,
qu’elle regarde, pour ainsi dire, de l’intérieur. Les anciens occultistes sont
unanimes là-dessus : son assurance trahit une familiarité d’adepte qui
connaît du dedans une sorcellerie complexe et de très haut niveau. MM.
Gazeaud et Besson gagneraient, de leur côté, s’ils veulent vraiment rejoindre
l’auteur sur son terrain, à se documenter avec plus de sérieux sur ce sujet
gluant, au lieu de philosopher sur les couches de vernis prévues pour égarer les
yeux inquisiteurs et masquer le fait brut qu’Harry Potter est un manuel
d’occultisme, comme l’ont vu, dès le départ, les sorciers repentis.
M.
Besson amène enfin l’unique point qu’il attaque de front dans ma réponse, celle
qui n’eut pas l’heur de plaire à Liberté Politique. Il s’agit d’un exemple de
l’usage outrageux que fait J.K. Rowling de grands symboles phalliques (sexuels)
dans ses livres d’enfant. M. Besson y voit une « lecture partisane » et se
demande « si (je) ne sollicite pas le texte ». Renvoyons la question à celui qui
la pose : est-ce donc forcer un texte qui parle de sorcellerie que de lui
appliquer une des données de base de l’univers sorcier, à savoir que les outils
servant dans ces milieux sont aussi, par leur forme, des symboles
sexuels ? Si MM. Besson et Gazeaud avaient la moindre idée du symbolisme
occulte, ils ne poseraient jamais ces questions de touriste. Ils
comprendraient sans peine que le caractère phallique des accessoires sorciers se
prête commodément à une fraude très subtile permettant de « passer » en douce,
dans le sous-texte, des messages indécents, choquants et scandaleux. S’ils n’ont
pas le temps de chercher, qu’ils s’abstiennent dignement ou qu’ils consultent au
moins un bon dictionnaire des symboles.
« Notre rôle
de chrétien dans la cité exige de nous, non seulement que nous affirmions que
nous sommes pour une
culture de vie
mais encore que nous la créions ! Qu’attendent les chrétiens pour se
réapproprier la culture ? Qu’attendons-nous pour créer le beau, le bien et le
vrai dans notre société, à l’image du Christ ? » M. Besson ignore-t-il que le
Ciel attend de Ses soldats non seulement qu’ils annoncent le Royaume de l’Amour,
mais aussi qu’ils dénoncent la Haine et ses cohortes ? Et que parler de Dieu, en
vrai ou en fiction, ne nous dispensera pas du devoir d’arrêter ceux qui menacent
les âmes, surtout les âmes fragiles confiées à notre garde ? Ignore-t-il que
Michael O’Brien fait vivre sa famille de sa plume et de son pinceau, « créant
ainsi le beau, le bien, le vrai », et qu’il trouve également le temps et
l’énergie de dénoncer sans trêve les œuvres empoisonnées que déversent à la
tonne dans la culture de masse des factions subversives très bien organisées ?
M. Besson se déclare pour
la culture de vie, mais il défend des livres où l’on parle bien plus de mourir
et de faire mourir que de vivre et d’aimer…
Ne nous y
trompons pas : Harry Potter
n’est pas une innocente série de livres pour enfants, mais un phénomène
d’influence d’une énorme envergure.
C’est aussi un événement spirituel dont toute mauvaise lecture aura des
conséquences. Il ne s’agit pas là d’une question d’opinion où chacun peut rester
librement sur ses bases, mais d’une épidémie qui, faute d’être enrayée, fera
beaucoup de victimes chez les enfants de Dieu… La première conséquence d’une
lecture erronée d’un si lourd phénomène, c’est de priver l’Église, déjà fort mal
en point, d’une partie de ses troupes de défense et d’attaque. Même si les deux
Antoine et tant d’autres avec eux trouvent tout cela ridicule, la marche des
événements n’attendra certes pas qu’ils se réveillent enfin, car
les avertissements ont une « heure
de tombée » après laquelle les faits parlent un langage brutal.
Peut-être devraient-ils suivre le sage conseil de
Marshall McLuhan, auteur
des expressions « le médium est le message » et « le village mondial » et qui
avait prédit le World Wide Web avec trente ans d’avance :
Lorsque votre esprit prend
une chose pour acquis et vous dit que cette chose est ordinaire, commune,
insignifiante et indigne d’un regard appuyé, regardez-la de nouveau avec grande
attention. Remettez en question vos questions et, par-dessus tout, vos réponses.
[i]
Mot-valise désignant la culture de l’occulte, aujourd’hui si dangereusement
répandue.
[ii]
Le mot
est de l’auteur canadien Jean-Paul Tardivel.